Cette décision du juge a été prise à la demande d’un avocat musulman pour qui il n’est pas normal que le code pénal laisse le choix entre la mort et l’emprisonnement à vie. D’après lui, cette peine de prison à perpétuité va à l’encontre des prescriptions coraniques et de la tradition islamique.
La commission « Justice et paix » fait remarquer que les « prophètes » des autres religions devraient être inclus dans cette décision du tribunal, qu’il s’agisse, par exemple, du Guru Nanak pour les Sikhs ou de Ram Chandarjee pour les hindous.
Dans une lettre adressée, le 15 novembre 1990, au président du Pakistan, les responsables de la commission demandent que toutes précautions soient prises pour éviter que la loi ne soit utilisée dans des buts sectaires ou politiques et que l’on n’ait recours à la peine de mort que si toutes les possibilités de dialogue ont vraiment été épuisées. De plus, on pourrait exempter de cette peine les personnes qui auraient proféré des insultes contre le Prophète, sous la menace ou après avoir été droguées. Et les auteurs de la lettre font une proposition: « Au lieu de s’en tenir à un processus strictement judiciaire, pourquoi ne pas soumettre de tels jugements à l’appréciation d’un groupe de juristes, d’avocats, d’intellectuels, de docteurs, de politiciens et de simples musulmans ? »