Eglises d'Asie

Détails supplémentaires à propos de la Conférence nationale des religions

Publié le 18/03/2010




Selon une source généralement bien informée de Hongkong, trois questions d’actualité ont été débattues lors de la Conférence nationale des religions, qui s’est tenue à Beijing au début du mois de décembre 1990 (1) en présence de M. Li Peng, premier ministre, et de M. Jiang Zemin, secrétaire général du Parti.

L’éventualité d’une reprise des relations diplomatiques avec le Vatican a été abordée. Il semble que le gouvernement chinois soit en train d’étudier la formulation d’une réponse adéquate aux ouvertures récentes du Vatican dans ce domaine. Les relations avaient été interrompues en 1957 et, depuis cette époque, Beijing exige du Saint-Siège qu’il rompe ses liens avec Taiwan, qu’il reconnaisse le régime de Beijing comme le seul gouvernement chinois légitime, et qu’il cesse de s’ingérer dans les affaires religieuses du pays. Récemment, le Vatican a exprimé le désir que la représentation diplomatique de Taiwan auprès du Saint-Siège soit réduite, et que l’ambassadeur sortant soit remplacé par un diplomate de moindre rang (2). Les évêques de Taiwan, de leur côté, accepteraient la fermeture éventuelle de la nonciature de Taipei.

Une autre question débattue durant la conférence a été la résurgence d’une secte religieuse, « Yiguan Dao ». Mélangeant des éléments du bouddhisme et du taoïsme, ce mouvement religieux avait été qualifié de « superstitieux » par le Parti communiste, et interdit dans les années 50. Le gouvernement s’alarme aujourd’hui de sa réapparition dans le sud-ouest et le nord-est du pays, où la secte semble avoir fait de nombreuses conversions. Ses réunions et ses assemblées de prière sont secrètes. La Sécurité a déjà

essayé de détruire cette « organisation contre-révolutionnaireLégalement reconnu à Taiwan, le « Yiguan Dao » assure compter un million de fidèles.

La troisième question traitée par la conférence a été l’agitation politico-religieuse qui a récemment repris dans la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine. Depuis les émeutes du début des années 70, les musulmans « Hui » de la province n’ont pas pardonné à la police et à l’administration locales d’avoir conduit une répression sanglante.