Eglises d'Asie

Pourquoi changer le ministère de place?

Publié le 18/03/2010




“L’Eglise catholique a le droit et le devoir de parler au nom des sans-voix”. C’est le P. Malcolm Ranjith qui s’exprimait ainsi, le 3 décembre 1990, au cours d’une conférence de presse qu’il donnait à Colombo, avec deux autres prêtres du diocèse, afin de protester contre le transfert à Trincomalee, dans l’est du pays, du ministère des Pêcheries.

Le gouvernement srilankais a décidé en effet de poursuivre son oeuvre de décentralisation en installant, à partir du 15 janvier 1991, ce ministère important dans ce port de la côte est.

Or, disent les prêtres, la majorité des pêcheurs vivent sur la côte ouest de l’île. De plus, Trincomalee est, depuis bien des années, affectée par la rébellion tamoule qui met le nord et l’est du pays à feu et à sang. Les pêcheurs d’origine cingalaise y sont d’ailleurs assez souvent mal vus, et le diocèse de Colombo gère un camp d’accueil pour les réfugiés venus de cette région.

De plus, les pauvres sont nombreux parmi les pêcheurs: ils ne pourront pas, lorsque le besoin s’en fera sentir, se déplacer pour leurs démarches administratives. Il est dommage, ajoute le P. Ranjith, qu’ils ne soient pas organisés en syndicats. Par ailleurs, les organisations nationales et internationales en rapport avec l’industrie de la pêche sont basées à Colombo, la capitale.

Les employés du ministère ont aussi protesté. Malgré tout cela, le ministre des Pêcheries, M. Joseph Perera, un catholique, a confirmé la décision gouvernementale.