Eglises d'Asie

Noël en terre d’islam

Publié le 18/03/2010




Jésus est un prophète hautement respecté par l’islam. Il est donc facile pour les chrétiens d’inviter leurs frères musulmans à célébrer Noël avec eux. Ceux-ci vénèrent aussi Marie, la Vierge Mère de Jésus. Ce qui explique la popularité dont jouit la fête de la Nativité dans le pays.

Mais le 25 décembre est aussi le jour de l’anniversaire de la naissance de Mohammed Ali Jinnah, le fondateur du Pakistan.

Cette année, les services de sécurité étaient sur le pied de guerre pour protéger les chrétiens contre d’éventuelles attaques de fondamentalistes musulmans.

Dans son message de Noël, le cardinal Cordeiro, archevêque de Karachi, rappelait: “Dieu respecte la dignité humaine et nous devons en faire autant. Cet enseignement est particulièrement important dans notre ville de Karachi. Evitons toute forme de violence, car celle-ci est une offense à la dignité de l’homme. Evitons toute forme de torture, car celle-ci est un honteux manque de respect envers la dignité de l’homme. Evitons toute forme d’esclavage, car c’est une insulte à notre dignité d’enfants de Dieu créés libres. Hommes de bonne volonté, ma prière en ce Noël est que nous retrouvions le respect et l’amour mutuels que Dieu nous a si généreusement montrés lors de sa venue”.

En offrant ses voeux à la communauté chrétienne, le premier ministre a voulu la rassurer. Il a affirmé la volonté du gouvernement de protéger les vies, les propriétés et les lieux de culte des minorités. Il a assuré que les intérêts des pauvres viennent en tête de son programme, et invité les chrétiens à coopérer avec lui. “Jésus nous a donné un message d’amour et de paix: c’est là que se trouve le salut du monde”, a-t-il dit.

En fait, quelques jours avant Noël, plusieurs organisations chrétiennes avaient critiqué l’inertie du gouvernement et son incapacité à protéger les vies, les biens, et les lieux de culte des minorités. Le 14 décembre, une église anglicane avait été profanée, dans un faubourg de Karachi, par de jeunes musulmans. Des Bibles et des livres de prières avaient été détruits.