Elargissant ensuite le champ de son discours, le père insista sur la nécessité d’un réveil de l’esprit missionnaire chez les laïcs qui, d’après lui, se reposent trop sur le clergé pour l’exécution de tâches qui devraient lui être évitées, sur le plan matériel notamment, par exemple pour la construction de centres paroissiaux. Accaparés par de tels travaux, les ministres du culte eux-mêmes ont parfois tendance à négliger leurs devoirs spirituels. A ses yeux, “l’Eglise catholique en Birmanie est comme endormie”: il est grand temps de la secouer pour que chacun de ses membres s’engage à fond dans la nouvelle évangélisation proposée par le souverain pontife. Tout le monde doit s’y mettre: “dans votre village, votre ville, votre paroisse, votre rue”, s’exclama-t-il, en rappelant qu’après 400 ans de présence chrétienne dans le pays, 1% seulement de ses 40 millions d’habitants avaient recontré le Christ.
Dans son zèle à susciter les bonnes volontés autour de lui, le P. John a peut-être involontairement passé sous silence, sinon les grandes réalisations, du moins les efforts méritoires déjà accomplis (2) par les chrétiens au coeur d’une société fortement ébranlée par les événements de ces dernières années. Un autre point sur lequel il attira l’attention de l’assistance: trop souvent encore, lui dit-il, les catholiques, et l’Eglise dans son ensemble, font l’erreur de ne pas assez s’adapter à la riche culture locale, et de rester attachés à des usages importés d’Occident.