Les délégués cambodgiens, tant ceux de l’intérieur que ceux de l’extérieur, se sont montrés fort réservés au cours des échanges, et quelque peu sceptiques à l’égard des résultats à en attendre. On organisa pour eux une séance consacrée aux problèmes de leur propre pays, et l’un des bonzes venu de Phnom Penh demanda à ses confrères des camps: “Pourquoi ne reviendriez-vous pas au pays avec les hommes du prince Sihanouk et de Son Sann? Nous vous accueillerions avec joie. Ce que nous ne voulons pas, c’est le retour de Pol Pot et des Khmers Rouges”. Vint la réponse de l’un des exilés: “Il faut attendre le moment où nous pourrons revenir tous ensemble: si nous les excluons, nous n’aurons pas la paix, ils continueront la lutte”.
A un autre moment, un moine de Phnom Penh fit remarquer que, dans certains pays, “on se bat entre gens qui sont de cultures, de langues et de religions différentes. Nous, nous avons même culture et même langue, et nous sommes tous bouddhistes, et malgré cela nous nous faisons la guerre!”