Eglises d'Asie

Vers une meilleure entente entre catholiques et bouddhistes

Publié le 18/03/2010




Le 2 mars 1991, le pro-nonce apostolique en Thaïlande, Mgr Alberto Tricarico, a été reçu en audience privée par le Patriarche suprême Somdej Phra Yarnasangvorn, la plus haute personnalité du bouddhisme en Thaïlande. Le représentant du Vatican transmit à son hôte les salutations du pape Jean-Paul II, qui garde, lui dit-il, le meilleur souvenir de sa rencontre, lors de sa visite en Thaïlande en 1984, avec le prédécesseur – décédé en 1988 – de l’actuel patriarche.

A l’époque, pourtant, les chrétiens, en particulier les catholiques, avaient fort mauvaise presse dans les milieux du bouddhisme militant, qui les accusaient de vouloir miner de l’intérieur la religion majoritaire (5). Pendant plusieurs années, sous le patriarcat de Somdej Phra Ariyawongsa Khatayan, celui-là même que le pape avait rencontré, les relations entre représentants officiels des deux religions avaient été assez tendues.

Néanmoins, l’Eglise de Thaïlande fit de son mieux pour arrondir les angles. Par la suite, la situation s’améliora progressivement (6), jusqu’à ce que le nouveau patriarche lui-même accepte, en septembre 1990, de rencontrer les membres du Comité catholique pour le dialogue interreligieux, et que Mgr George Phimphisan, en novembre, détende l’atmosphère en reconnaissant que l’attitude des catholiques avait parfois pu offenser la conscience bouddhiste (7).

Les propos que tint le patriarche au pro-nonce s’efforcèrent de dissiper les derniers nuages. Il loua l’apport de l’Eglise dans les domaines éducatif et social, précisa que le peuple thaïlandais n’avait aucune intention de faire obstacle à son développement, et fit des voeux pour que les tenants des différentes traditions religieuses du pays puissent “vivre ensemble en paix, dans une heureuse coexistence”.