Eglises d'Asie

Les “zones libérées” constituent-elles un danger?

Publié le 18/03/2010




Un certain nombre d’organisations non gouvernementales, oeuvrant pour le Cambodge, et regroupées dans une “Coalition pour la paix et la réconciliation”, dont le siège est à Bangkok, font état dans un communiqué de leur crainte de voir les différentes factions de la Résistance court-circuiter les projets des Nations Unies. Aussi critiquables soient-ils (1), ceux-ci constituent néanmoins aux yeux de ces ONG la seule perspective de salut pour le pays. Celle-ci est compromise par le rapatriement de réfugiés frontaliers vers des régions contrôlées militairement à l’intérieur du Cambodge. Des statistiques indiquent que l’an dernier 60 à 100 000 personnes auraient ainsi été transférées dans ces “zones libérées”.

Dans une lettre datée du 9 avril, destinée aux nations donatrices et aux organismes internationaux, le secrétariat de ladite “coalition” explique que ces déplacements massifs contrecarrent l’action des Nations Unies pour un “règlement neutre”, conduisant à des élections dans la liberté et la clarté. Or, précise la lettre, les combats se poursuivent pour la maîtrise de ces zones, entre les mouvements de résistance et le gouvernement de Phnom Penh avec lequel le Conseil de sécurité se trouve en pourparlers.

Pour que les opérations prévues par l’ONU puissent se dérouler dans une atmosphère de franchise, conclut le document de ces ONG, tout mouvement de population ne devrait être envisagé qu’après entente entre les parties, et réalisé seulement sous le contrôle impartial d’observateurs internationaux.

Les organisations non gouvernementales regroupées dans la “Coalition pour la paix et la réconciliation” sont, pour la plupart, des organismes chrétiens qui craignent une “libanisation” du pays. Elles ne prennent pas habituellement parti pour la Résistance ou le gouvernement de Phnom Penh. Les ONG regroupées dans le “Forum des organisations non gouvernementales” sont, elles, généralement considérées comme favorables au régime de M. Hun Sen.