Développement “anormalement” important du protestantisme

Le document cite plusieurs sectes d’origine chrétienne qui seraient de “nouvelles organisations religieuses réactionnaires et illégalesCertaines d’entre elles ont déjà été réprimées (2). Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui seraient affectées par leurs activités dans certains districts comme ceux d’Angkang dans le Shaanxi, de Yunyang dans le Hubei ou de Yuncheng dans le Shanxi. Leurs réunions “provoquent des troublesleurs membres “attaquent les autorités localeset “molestent les fonctionnaires de la sécurité

Selon le même rapport, un très grand nombre de prédicateurs incontrôlés recrutent des disciples pour ces sectes; des statistiques provenant de 13 provinces, municipalités et régions autonomes précisent qu’ils seraient au nombre de 7 700 et actifs surtout dans les villages et les régions montagneuses. Dans la province du Sichuan par exemple, 180 d’entre eux ont recruté plus de 30 000 disciples et utilisent plus de 300 lieux de

rassemblement. Le développement du protestantisme, qui est passé de 700 000 fidèles en 1950 à plus de 5 millions aujourd’hui, serait largement à mettre au crédit de ces prédicateurs incontrôlés.

Le document officiel estime donc que “les forces hostiles d’au-delà des frontières ont intensifié leurs activités en utilisant la religion et en s’infiltrant de plus en plusComme “ces problèmes affectent sérieusement la sécurité de la sociétéil faut “réprimer les éléments qui commettent des crimes sous couvert de religion, intensifier la supervision des activités religieuses, et contenir le développement anormalement important du protestantisme

Il est à noter que le rapport ne donne pas un contenu détaillé des croyances et rites de ces sectes condamnées comme organisations illégales et fait un amalgame rapide avec le protestantisme. Ceci pourrait faciliter la répression de toutes les Eglises “domestiques” sans distinction. Par ailleurs, ce rapport fait suite à un certain nombre d’autres textes parus depuis le milieu de l’année 1990, dans la presse officielle ou sous forme de documents internes, qui s’attaquent au succès actuel de “la religion moderne” représentée par le catholicisme et le protestantisme. A noter aussi le retour à une phraséologie qui avait été abandonnée depuis plus de dix ans à propos de la “supervision des activités religieuses”.