L’année dernière, au moment de la répression du mouvement démocratique (1) et de l’arrestation de plusieurs dizaines de moines, nous avions signalé déjà l’existence probable d’un accord entre la hiérarchie bouddhiste et les autorités pour que celles-ci ne sanctionnent que les moines dont les activités avaient une portée strictement politique. En fait, les hauts responsables bouddhistes – des vieillards pour la plupart – ont été accusés de s’être laissé acheter par les chefs de l’armée. Ils ont ainsi provoqué la scission que le clergé bouddhiste connaît aujourd’hui.
Ces derniers mois, le gouvernement dictatorial de Rangoon s’est employé à consolider son pouvoir en dépit de la victoire électorale massive de l’opposition démocratique; celle-ci est aujourd’hui largement dispersée et neutralisée. Les interventions de l’armée contre les monastères dont le clergé formait des noyaux de résistance semblent avoir porté des fruits.