Ancien moine bouddhiste et, comme la plupart des dirigeants actuels de Phnom Penh, ancien Khmer rouge, M. Chéa Sim s’était rallié aux Vietnamiens avant leur invasion du Cambodge en décembre 1978. Sa déclaration récente semble destinée à ceux de ses compatriotes qui, insatisfaits des mesures prises depuis 1989 pour restaurer la liberté de culte (1), réclament une libéralisation encore plus large.
De leur côté les Khmers rouges, faisant sans doute allusion à la participation récente de M. Hun Sen à une cérémonie bouddhiste, allèguent que, “sous prétexte de prêter une plus grande attention au bouddhisme, les dirigeants de Phnom Penh se servent en fait de la religion pour se remplir les poches et convaincre les jeunes gens d’accepter la conscription obligatoire de trois ans.”
Reconnaissant aujourd’hui l’intérêt politique de la religion, les Khmers rouges tentent sans doute de faire oublier l’extermination sanglante qu’ils menèrent froidement contre leur propre peuple de 1975 à 1978, et qui atteignit durement les leaders religieux – 80 000 bonzes disparus, de même que tous les prêtres catholiques et la majorité des pasteurs protestants comme des ministres musulmans.