Eglises d'Asie

Répression et télévision

Publié le 18/03/2010




Un nouveau pas a été franchi dans la campagne gouvernementale de répression contre les Eglises protestantes « clandestines » ayant des contacts à l’étranger et souvent accusées de s’être laissé « infiltrer par les forces étrangères hostiles ». Les fonctionnaires de la Sécurité font maintenant usage de la télévision pour répercuter leur message.

Au cours du mois d’avril 1991, un groupe de chrétiens étrangers appartenant à une organisation soutenant financièrement les Eglises « domestiques », a organisé une réunion dans un hôtel d’une grande ville de l’est du pays. Une cinquantaine de représentants des communautés des villages alentour vinrent y participer.

La réunion, qui avait lieu un soir, fut brutalement interrompue par un groupe d’une vingtaine de personnes comprenant des fonctionnaires de la Sécurité, du Bureau des Affaires religieuses et du ministère des Affaires étrangères, ainsi que des représentants du Mouvement patriotique des Trois autonomies. Tous les participants chinois furent interrogés et leurs identités relevées sous l’oeil d’une caméra de télévision.

Les visiteurs étrangers furent emmenés dans une autre salle où les fonctionnaires des Affaires étrangères les accusèrent de participer à une réunion illégale et de troubler l’ordre public. Leurs bagages furent confisqués ainsi que les sommes d’argent qu’ils portaient sur eux pour les distribuer aux Eglises « domestiques ».

Le soir même, la télévision locale produisait une émission sur cette affaire, montrant en images tout le déroulement de l’opération et encourageant la population à redoubler de vigilance contre de telles « activités contre-révolutionnaires ».

Deux jours plus tard, après que les visiteurs étrangers eurent quitté la ville sous escorte policière, les domiciles de tous les participants à la réunion furent fouillés de fond en comble; cette fois, la télévision n’était pas présente. Des bibles, des instruments de musique, des vêtements, de l’argent furent confisqués. Les autorités essayèrent sans succès de persuader les leaders de rallier le Mouvement patriotique des Trois autonomies.