Parlant à un groupe de chrétiens et de militants des droits de l’homme, le 30 mai 1991 à Hongkong, M. Robin Munro, représentant de l’agence américaine « Asia Watch », a dénoncé la récente aggravation de la répression contre ceux qui ont participé au mouvement prodémocratique de 1989. Il a précisé que, le 5 mars 1991, deux personnes avaient été condamnées à 11 et 15 ans de prison pour la seule raison qu’elles avaient publié une revue appelant à davantage de démocratie. Plus de 1 000 personnes sont encore détenues pour leur participation aux manifestations de 1989, et 50 ont été exécutées pour de prétendus « crimes » commis pendant cette période.
Par ailleurs, toujours selon M. Munro, les procédures utilisées par les tribunaux chinois violent la Constitution et les lois du pays. « Asia Watch » aurait aussi reçu de nombreuses plaintes concernant la torture systématique appliquée aux détenus et destinée à leur faire avouer leur culpabilité.
« Asia Watch » a été impliqué récemment dans un débat public avec le gouvernement chinois pour avoir diffusé des documents confidentiels prouvant que le gouvernement exportait à bas prix un certain nombre de biens de consommation produits dans les prisons du pays. L’agence américaine de défense des droits de l’homme a aussi fait pression sur le gouvernement des Etats-Unis pour que que celui-ci exige des garanties sur les droits de l’homme avant de renouveler ses accords commerciaux préférentiels avec la Chine.
De son côté, à Londres, « Amnesty International » a publié un rapport détaillé énumérant les abus perpétrés depuis deux ans par le gouvernement chinois: torture systématique de détenus, confessions forcées, exécutions secrètes, utilisation de la « gégène » etc. « Amnesty International » ajoute: « Il est commun que les militants politiques qui ne sont pas l’objet de l’attention des médias internationaux soient condamnées à 10 ou 20 ans de prison simplement pour avoir tenu des propos antigouvernementaux ».
Rappelons que du côté des Eglises, quelques dizaines de militants chrétiens, dont plusieurs évêques et prêtres catholiques « clandestins », sont toujours en prison.