Eglises d'Asie

Les droits de l’homme sont de moins en moins respectés

Publié le 18/03/2010




Alors que, le 4 juin 1991, le monde entier commémorait le deuxième anniversaire de la répression militaire qui a frappé le mouvement prodémocratique du printemps 1989, l’attention internationale s’est à nouveau fixée sur la situation des droits de l’homme dans le pays.

Parlant à un groupe de chrétiens et de militants des droits de l’homme, le 30 mai 1991 à Hongkong, M. Robin Munro, représentant de l’agence américaine “Asia Watch”, a dénoncé la récente aggravation de la répression contre ceux qui ont participé au mouvement prodémocratique de 1989. Il a précisé que, le 5 mars 1991, deux personnes avaient été condamnées à 11 et 15 ans de prison pour la seule raison qu’elles avaient publié une revue appelant à davantage de démocratie. Plus de 1 000 personnes sont encore détenues pour leur participation aux manifestations de 1989, et 50 ont été exécutées pour de prétendus “crimes” commis pendant cette période.

Par ailleurs, toujours selon M. Munro, les procédures utilisées par les tribunaux chinois violent la Constitution et les lois du pays. “Asia Watch” aurait aussi reçu de nombreuses plaintes concernant la torture systématique appliquée aux détenus et destinée à leur faire avouer leur culpabilité.

“Asia Watch” a été impliqué récemment dans un débat public avec le gouvernement chinois pour avoir diffusé des documents confidentiels prouvant que le gouvernement exportait à bas prix un certain nombre de biens de consommation produits dans les prisons du pays. L’agence américaine de défense des droits de l’homme a aussi fait pression sur le gouvernement des Etats-Unis pour que que celui-ci exige des garanties sur les droits de l’homme avant de renouveler ses accords commerciaux préférentiels avec la Chine.

De son côté, à Londres, “Amnesty International” a publié un rapport détaillé énumérant les abus perpétrés depuis deux ans par le gouvernement chinois: torture systématique de détenus, confessions forcées, exécutions secrètes, utilisation de la “gégène” etc. “Amnesty International” ajoute: “Il est commun que les militants politiques qui ne sont pas l’objet de l’attention des médias internationaux soient condamnées à 10 ou 20 ans de prison simplement pour avoir tenu des propos antigouvernementaux”.

Rappelons que du côté des Eglises, quelques dizaines de militants chrétiens, dont plusieurs évêques et prêtres catholiques “clandestins”, sont toujours en prison.