Eglises d'Asie

Bouddhisme: les femmes commencent à revendiquer un rôle plus actif

Publié le 18/03/2010




Traditionnellement, les femmes ne jouent aucun rôle dans la hiérarchie bouddhiste thaïlandaise. Elles ne peuvent pas recevoir l’ordination monastique, ni suivre les cours des écoles bouddhistes, ni, comme les hommes, chercher refuge temporairement dans un temple. Dans le nord de la Thaïlande, elles n’ont même pas le droit d’entrer dans la partie centrale du temple. Selon certains observateurs interrogés par le “Far Eastern Economic Review”, elles seraient considérées comme “impures” et ne pourraient que se résigner à espérer qu’elles renaîtront “hommes” dans une autre vie.

Les choses pourraient pourtant évoluer rapidement. Mme Chatsumarn Kabilsingh, professeur de religion à l’université Thammasat de Bangkok, estime que le statut inférieur des femmes dans la société thaïlandaise est lié à celui qui leur est dévolu dans la vie religieuse. Pour le professeur, ce statut inférieur de la femme est la conséquence d’une interprétation erronée des Ecritures par les enseignants bouddhistes thaïlandais: au temps du Bouddha, les femmes n’étaient pas considérées comme des êtres humains de second rang, et les Ecritures ne les dépeignent pas comme plus “impures” que les hommes, dit-elle.

Le “Sangha” ou Conseil bouddhiste, autorité suprême du bouddhisme thaïlandais, se montre encore réticent vis-à-vis d’une éventuelle évolution dans ce domaine; mais la question est posée, et quelques membres importants du “Sangha” commencent à encourager timidement les revendications d’un nombre croissant de femmes, généralement éduquées, qui aimeraient jouer un rôle religieux plus important.

Les moines pour le développement (12) sont plus ouverts à une redéfinition du statut de la femme dans le bouddhisme thaïlandais, à cause de leur sensibilité plus grande aux besoins des masses rurales pauvres. Selon un journaliste local en effet, les pauvres ont deux possibilités seulement de s’en sortir: si ce sont des hommes, ils peuvent devenir moines, mais s’il s’agit de femmes, elles ne peuvent que s’adonner à la prostitution.