A Hongkong, certains se demandent si le gouvernement chinois ne sera pas offensé par le fait qu’un certain nombre d’évêques de l’Eglise catholique « officielle », soient secrètement reconnus par le Vatican. Ils craignent une intensification de la surveillance policière des 60 évêques reconnus par le gouvernement. Surveillance qui serait destinée à démasquer ceux qui ont fait allégeance au Saint-Siège, et se sont mis ainsi en contradiction avec la politique religieuse définie par le Parti communiste. Celui-ci exige en effet que les évêques nommés par le gouvernement soient totalement indépendants du Vatican.
Pour le moment, les craintes de ces observateurs ne semblent pas se confirmer. M. Liu Bainian, porte-parole de l’Association patriotique des catholiques chinois et interprète habituellement fidèle de la ligne gouvernementale, a en effet déclaré « ne pas être au courant de ces reconnaissances secrètes par le pape », ce qui peut signifier qu' »on ne veut pas le savoir » dans les hautes sphères de l’Etat. Il a ajouté qu’il n’y aurait pas d’enquête pour démasquer les évêques qui se sont mis dans « l’illégalité ».
Un autre observateur attentif de la situation en Chine, interrogé par « Eglises d’Asie » le 26 septembre 1991, ne partage pas non plus les craintes des commentateurs de Hongkong: « Les autorités communistes souhaitent des relations avec le Vatican de façon à unifier tous les catholiques sous leur férule. Selon eux, le pape devrait reconnaître la pleine indépendance de l’Eglise de Chine. Dans cette perspective, le fait que le pape reconnaisse déjà une vingtaine ou peut-être plus d’évêques ‘patriotiques’ ne peut qu’être interprété favorablement par le gouvernement chinois, à condition que le Vatican ne fasse pas de déclaration officielle. Il faut noter par ailleurs que les déclarations de Mgr Jin Luxian à ce sujet sont cohérentes avec la position du gouvernement chinois ».