Eglises d'Asie

Renforcer l’endoctrinement politique dans les séminaires

Publié le 18/03/2010




“Il faut donner la priorité à la formation idéologique et politique dans les séminairesC’est la thèse défendue dans un long article du dernier numéro (1) de “L’Eglise catholique en Chine”, publication de l’Association patriotique des catholiques chinois.

Trois des six pages de l’article mettent en relief l’importance de l’endoctrinement politique, et examinent les méthodes possibles pour sa mise en oeuvre pratique. Le reste de l’article est consacré à des suggestions diverses concernant la solution au problème du manque de prêtres.

Dans l’introduction, l’auteur analyse la situation de l’Eglise catholique: le nombre des catholiques est évalué à 0.03% de la population totale; 80% d’entre eux vivent dans des zones rurales, culturellement et religieusement arriérées, ce qui les rend susceptibles de tomber dans l’hérésie. L’article note aussi le problème sérieux de vieillissement du clergé. Enfin, l’Eglise de Chine continue d’être affectée par l’idéologie colonialiste occidentale. Le conflit entre “évolution pacifique” (2) et “évolution non pacifique” est un processus en cours, et selon l’auteur, la bataille devra être gagnée par l’Eglise de Chine.

Dans ce contexte, l’objectif premier de l’éducation théologique est d’entretenir un sentiment de loyauté vis-à-vis du pays et de l’Eglise. D’après l’auteur, il existe aujourd’hui deux écoles de pensée, en ce qui concerne la formation politique et idéologique, et l’auteur les récuse toutes les deux.

Selon la première ou “théorie de la subordinationles séminaires, n’étant pas des écoles ordinaires, devraient mettre l’accent sur la formation spirituelle. L’auteur estime, quant à lui, que la formation idéologique et politique ne peut être subordonnée à la formation spirituelle. Il ajoute que “tous les séminaires doivent donner la première place au développement d’une orientation politique, ferme et correcte

Suivant la deuxième école, ou “théorie de la substitutionles personnes de grande culture seraient, par là-même, des personnes de grande vertu. Il s’ensuit que la moralité et l’idéologie des séminaristes seraient conditionnées par l’éventuelle excellence de leurs résultats académiques. L’auteur s’insurge contre cette théorie et fustige certains séminaristes qui refusent de quitter les villes après leur ordination pour aller vivre dans les campagnes et d’autres qui vont jusqu’à dire que “la lune est plus ronde en Occidentse faisant ainsi des défenseurs de la libéralisation bourgeoise et se considérant comme des “élites”. Il faut donc mettre l’accent sur l’importance primordiale de la formation idéologique des séminaristes avant toute autre chose. En fait, celle-ci devrait influencer tout le processus de formation dans les séminaires.

L’auteur propose ensuite des méthodes concrètes. L’endoctrinement politique doit commencer avec une éducation civique centrée sur l’histoire de la patrie et celle des missions chrétiennes, de façon à ce que les étudiants comprennent que “le choix de la voie socialiste par la Chine est correcte et la seule possible

L’endoctrinement doit aussi incorporer un enseignement critiquant la libéralisation bourgeoise, parce que les forces hostiles occidentales, fortes du succès de leur stratégie d'”évolution pacifique” dans certains pays, intensifient leurs efforts d’infiltration et de subversion en Chine. En fait, ces forces étrangères veulent gagner les jeunes générations par divers moyens parmi lesquels “les subsides financiers, la corrosion idéologique, les études à l’étranger

Le reste de l’article examine des suggestions destinées à remédier au manque de prêtres. Il faudrait, dit l’auteur, que le recrutement se diversifie. Pour améliorer la qualité de l’enseignement, il faudrait aussi que les 10 séminaires nationaux se spécialisent davantage, chacun dans un domaine différent.