Il semble qu’un enfant ait été identifié à Lhassa comme pouvant être le 11ème Panchen-lama. Cependant, les moines ne seront satisfaits que quand le bébé aura reconnu des objets ayant appartenu au dernier Panchen-lama.
Le problème est que la veuve chinoise de ce dernier, Li Jie, refuse de se séparer des objets ayant appartenu à son mari. Les moines, de leur côté, disent que tout l’héritage du défunt, y compris ses biens matériels considérables, doivent maintenant revenir à sa réincarnation, ce que la veuve conteste.
Beaucoup de Tibétains n’avaient guère apprécié la décision du dernier Panchen-lama de se marier, d’autant plus qu’il avait choisi une épouse chinoise. Il avait aussi été très critiqué pour avoir accepté de devenir l’instrument plus ou moins docile du Parti communiste. Il vivait d’ailleurs à Pékin où il était un fonctionnaire du régime. Ses défenseurs disaient qu’il jouait un rôle utile de médiation entre le gouvernement de Pékin et les Tibétains. Il avait été maltraité durant la Révolution culturelle, et on lui a prêté des paroles très critiques du régime un peu avant sa mort.
Le gouvernement chinois observe les événements avec une certaine inquiétude, et réclame le droit d’approuver la réincarnation du Bouddha vivant. Il estime que le nouveau Panchen-lama doit être trouvé en territoire contrôlé par le gouvernement. Sans doute a-t-il peur qu’on le choisisse parmi les 100 000 Tibétains qui ont fui le pays en 1959 et vivent en Inde autour du Dalai-lama. Un certain nombre de moines pensent en effet que le Panchen-lama pourrait se réincarner en exil, à cause de la répression que la Chine exerce sur le Tibet.
