Eglises d'Asie

Directives du ministère de l’Education pour éviter les conflits interreligieux

Publié le 18/03/2010




Des directives sur la religion destinées au corps enseignant ont été élaborées par le ministère de l’Education de Bangkok durant le mois de septembre 1991. Elles concernent l’attitude à adopter dans les écoles du pays lors de cérémonies ou d’actes religieux rassemblant des étudiants bouddhistes et musulmans.

Le document conseille aux enseignants de se montrer plus souples vis-à-vis des étudiants musulmans. Par exemple, ceux-ci seront libres de se lever ou de rester assis pendant que leurs camarades bouddhistes rendent hommage à la statue du Bouddha.

Pendant les cours d’éducation physique, les étudiants musulmans doivent être encouragés à s’adonner à des sports traditionnels musulmans plutôt qu’aux sports thaïs dont certains exigent que celui qui les pratique rende hommage à l’esprit du maître: ceci pourrait en effet heurter le sentiment religieux des musulmans.

Par ailleurs, les cérémonies d’hommage des étudiants aux enseignants, qui ont souvent un caractère religieux, seront menées séparément. Les offrandes exigées des étudiants musulmans se limiteront à des fleurs, sans les cierges et les bâtons d’encens traditionnellement utilisés par les étudiants bouddhistes.

Enfin, les statues de personnages importants seront remplacées par des portraits pour les cérémonies marquant les diverses fêtes bouddhistes nationales. On n’exigera plus des musulmans qu’ils s’agenouillent devant les portraits, mais simplement qu’ils inclinent la tête.

Ces directives ont été élaborées par le ministère de l’Education avec l’aide de dirigeants musulmans pour éviter les conflits interreligieux dans les écoles. Une controverse avait éclaté récemment à propos de la politique de l’Education nationale qui exigeait que toutes les écoles installent une statue du Bouddha dans les classes et que toutes les jeunes musulmanes portent l’uniforme de leur école.

La plupart des musulmans thaïlandais se trouvent dans les provinces du sud du pays, le long de la frontière avec la Malaisie. Depuis plusieurs années, un mouvement séparatiste, attisé par le fondamentalisme musulman, y subsiste à l’état endémique (7).