Les textes proposés ont été rédigés par la Société d’assistance juridique, et présentés par un de ses membres, Mme Asma Jehangir, à l’Assemblée générale du Forum dans les premiers jours d’octobre.
En dehors de quelques aménagements d’ordre administratif, deux nouveautés méritent d’être notées. La première concerne les veuves, pour lesquelles est réclamé le droit à une part d’héritage de leur mari défunt. A présent, seuls les enfants se partagent les biens du père décédé. La seconde prévoit qu’en cas de séparation des époux, la responsabilité des enfants mineurs incombe aux deux parents. Actuellement, c’est au père seul qu’est dévolue la garde.
Le Forum des femmes, tout comme les organisations de défense des droits de l’homme, considère que les lois relatives à la famille sont un des rares domaines où il est possible d’intervenir pour améliorer concrètement le sort des femmes au sein de la société musulmane. Mme Jehangir a le ferme espoir que les députés adopteront les modifications proposées, mais même dans le cas contraire, le seul fait que le projet soit discuté au parlement, et mis aux voix, attirera l’attention du public masculin, et pourra l’amener à se préoccuper davantage de la sauvegarde des droits des femmes.
Par cette démarche, les membres du Forum ont voulu conduire une première offensive contre “la législation rétrograde imposée à la nation par l’institutionnalisation de la Charia” (5).
