Eglises d'Asie

Xinjiang: le clergé musulman a subi une “purge”

Publié le 18/03/2010




Les autorités communistes de la région à dominante musulmane du Xinjiang ont récemment mené une “purge” du clergé musulman de la province. Elles en ont profité pour prendre le contrôle d’un certain nombre d’écoles coraniques privées, accusées de former des séparatistes.

C’est le “Quotidien du Xinjiang”, organe officiel du gouvernement, qui rapporte l’information dans son numéro du 18 novembre 1991. Le journal écrit que 25 000 membres du “personnel religieux professionnel” de la région ont été systématiquement examinés par des fonctionnaires gouvernementaux, chargés de s’assurer de leur allégeance politique au pouvoir central de Pékin. On a jugé que 2 500 d’entre eux ne remplissaient pas les conditions politiques et religieuses établies par les autorités gouvernementales.

Le “Quotidien du Xinjiang” ne mentionne pas le sort réservé à ces 2 500 personnes. Le ton de l’article suggère seulement que le personnel religieux doit être de “qualité” pour être reconnu par l’Etat. Le journal rapporte encore qu’un certain nombre d’écoles coraniques, ouvertes ces dernières années, “soutenaient des activités religieuses illégales et étaient les véritables responsables des troublesCe dernier terme se réfère sans doute aux sanglantes émeutes antichinoises du mois d’avril 1990 (4) et à l’agitation qui règne depuis lors dans la province. Ces écoles ont donc été “purgées” ou fermées depuis quelques mois.

Toujours selon le “Quotidien du Xinjiang”, les mesures ainsi prises par les autorités régionales font suite aux instructions en provenance de Pékin appelant les responsables à “utiliser divers moyens pour propager la ligne politique et les principes du Parti et pour éduquer la population à l’unité des ethnies et l’unité de la patrie” (5).

Manifestement, Pékin s’inquiète des sentiments nationalistes qui animent de plus en plus la minorité musulmane ouïgour qui forme environ 60% de la population du Xinjiang.