Eglises d'Asie

Chrétiennes et musulmanes font de nouveau campagne commune

Publié le 18/03/2010




Plusieurs organisations féminines se sont retrouvées au cours d’une rencontre organisée en faveur des droits de l’homme, le 10 décembre 1991, à Lahore. Cette réunion faisait suite au séminaire organisé un mois plus tôt dans la même ville et au cours duquel chrétiennes et musulmanes avaient pu échanger (6).

Dans son discours, Mme Mariam Francis parlait au nom des femmes chrétiennes défavorisées. Rappelant le viol dont fut récemment victime une certaine Veena Hayat, elle a fait remarquer que le pays tout entier avait réagi, parce que cette dame appartient à une famille importante. Et Mme Francis demandait alors qui se préoccupe des petites filles chrétiennes lorsqu’elles sont molestées par leurs employeurs. Elle a rappelé le mépris dont les femmes chrétiennes font l’objet de la part de leurs compatriotes et raconté comment les écolières chrétiennes souffrent de discrimination, n’ont pas le droit de boire dans les mêmes verres ni de manger dans les mêmes assiettes que les non-chrétiennes. C’est pour cette raison que des mères empêchent leurs filles d’aller à l’école, les condamnant ainsi à rester illettrées.

Parlant à son tour, Mme Benazir Bhutto, ancien premier ministre du Pakistan, a rappelé qu’il appartient à la société et au gouvernement de veiller à ce qu’une telle discrimination diparaisse. L’histoire montre, dit-elle, que la société ne peut progresser que si hommes et femmes travaillent ensemble: comment un pays peut-il avancer si la moitié de la population est condamnée à rester enfermée dans les maisons? Elle a accusé les dirigeants actuels du Pakistan de trahir la loi islamique et de violer la sainteté du voile et des « quatre murs ». Pour elle, des lois qui nuisent au statut de la femme dans la société n’ont rien d’islamique. L’islam donne aux femmes des droits égaux à ceux des hommes.