Eglises d'Asie

Lettre pastorale de l’archevêque de Colombo

Publié le 18/03/2010




Après l’évêque de Chilaw (7), c’est Mgr Nicholas Marcus Fernando, archevêque de Colombo, qui lance un cri d’alarme, dans une lettre pastorale à l’occasion de Noël. Le prélat évoque d’abord le problème ethnique auquel est liée la guerre qui sévit depuis 1983 entre troupes gouvernementales et militants tamouls séparatistes. “Tant que ce problème ne sera pas résolu, dit-il, notre économie continuera de saigner, ainsi que notre nation, et tout véritable progrès restera impossible. En attendant, que tous soient extrêmement vigilants, que l’on évite toute maladresse et toute nouvelle catastrophe”.

Mais, continue l’archevêque, “nous nous trouvons aujourd’hui devant un problème moral qui affecte tout être humain et en particulier les leaders religieux, quelle que soit leur appartenance spirituelle: bouddhistes, hindous, chrétiens, musulmans”. Il mentionne plusieurs titres de la presse srilankaise évoquant certains problèmes majeurs de la société tels que les avortements qui atteignent des chiffres records, ou le sida et l’usage de la drogue qui progressent rapidement.

Mgr Fernando cite alors le président Premadasa expliquant au cours d’une conférence internationale comment “les fondations même de la société srilankaise sont ébranlées par la substitution de doctrines matérialistes aux enseignements des grands maîtres traditionnels”. Il faut, dit l’archevêque, “prendre très au sérieux ces avertissements qui nous sont donnés sur la perte du sens moral”. Et il demande: “Quel va être notre choix? Allons-nous permettre un développement sans contrôle de l’industrie touristique et gagner, pour Sri Lanka, le titre abominable, bestial, de ‘paradis du tourisme sexuel international’? Que deviendra donc notre nom si honorable et sacré, nom que nous portons depuis deux mille ans, de “Dharma Dweepa”, “Ile de la vertu”? Toutes les religions célèbrent la naissance de leur fondateur. Chrétiens, nous fêtons celle du Christ. Mais si nous méprisons les enseignements des autres maîtres religieux, il se pourrait qu’un jour la religion dans ce pays soit elle-même victime d’avortement. Dieu nous en préserve”.