Eglises d'Asie

La persécution contre les Rohingyas s’est intensifiée

Publié le 18/03/2010




Selon la radio officielle du Bangladesh, ce sont 60 000 réfugiés rohyngias qui sont aujourd’hui entassés dans les camps mis à leur disposition dans le sud-est du pays, à la frontière birmane. En septembre 1991, ils n’étaient encore que 16 000. Ils viennent de l’Arakan, seul Etat de Birmanie où il y ait une forte concentration de musulmans, et sont l’objet, d’après les rapports publiés par les autorités militaires du Bangladesh, d’une véritable “campagne d’extermination” de la part du gouvernement de Rangoon.

La presse bengalaise rapporte par ailleurs que plus de 3 000 jeunes musulmans du même Etat auraient été entassés dans des centres de détention, où 700 d’entre eux seraient morts étouffés. Cette information n’a pu être confirmée de source indépendante. Il n’en reste pas moins que l’extrême violence de l’action menée par la junte militaire birmane contre la minorité Rohyngia ne fait aucun doute. Certains rapports estiment qu’au moins 10 000 personnes se cachent encore dans les forêts qui bordent la frontière, en attendant de pouvoir passer au Bangladesh.

Déjà, en 1978, 300 000 réfugiés avaient gagné le Bangladesh dans des circonstances semblables et pour les mêmes raisons. La nouvelle vague de persécutions qui frappe aujourd’hui les Rohingyas a commencé au début de l’année 1991 (1).

La tension augmente entre les gouvernements de Birmanie et du Bangladesh, avivée par les attaques de groupes armés de Rohingyas contre les troupes birmanes qui les soupçonnent d’être soutenus par le Bangladesh. Le 21 décembre 1991, les troupes birmanes avaient attaqué un poste-frontière bengalais, tuant un soldat et en blessant trois autres. Cet incident avait poussé le gouvernement de Dacca à mettre son armée en état d’alerte. Les responsables de Rangoon auraient, de leur côté, massé quelque 75 000 hommes de troupe à la frontière. Des terrains d’aviation seraient en cours de construction. Des conversations ont eu lieu entre les deux gouvernements, mais sans résultat.