Eglises d'Asie

La visite du cardinal Etchegaray favorise une plus grande “visibilité” de l’Eglise

Publié le 18/03/2010




Pour la première fois dans l’histoire de la télévision birmane, un événement touchant à la réalité locale de l’Eglise catholique a été retransmis à travers tout le pays. Le catholicisme est en effet très minoritaire en Birmanie, et souvent identifié aux ethnies non birmanes des frontières. Les catholiques sont à peine 1% de la population.

C’est la visite du cardinal Etchegaray, président de la Commission romaine “Justice et paix”, qui a été l’occasion de cette couverture médiatique exceptionnelle dont l’Eglise a bénéficié. Le cardinal est arrivé à Rangoon, le 25 février 1992, en provenance de Thaïlande où il avait participé à un colloque organisé par la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie sur la doctrine sociale de l’Eglise.

Le jour suivant, le cardinal a concélébré la messe avec les membres de la Conférence épiscopale de Birmanie en présence d’une foule de 6 000 catholiques. Parmi ceux-ci, on notait la présence du général David Abel, le seul catholique à être ministre du gouvernement de la junte militaire.

Durant son séjour en Birmanie, le cardinal Etchegaray a aussi rencontré le ministre des Affaires étrangères et plusieurs membres de son cabinet. En 1991, pour la première fois, les évêques birmans avaient obtenu des autorités gouvernementales la permission de faire ensemble leur visite “ad limina” à Rome (1).

Après avoir réprimé dans le sang le mouvement démocratique de 1988, placé la hiérarchie bouddhiste sous son contrôle (2), refusé d’entériner le résultat des élections de 1990, et assassiné ou emprisonné la plupart de ses opposants, la junte militaire se trouve aujourd’hui pratiquement mise au ban des nations démocratiques. Par ailleurs, depuis quelques mois, elle poursuit une offensive militaire contre les Karens de la frontière thaïlandaise et persécute la minorité musulmane de l’Arakan à la frontière du Bangladesh (3). Seuls les pays de l’ASEAN continuent à la soutenir en dépit des pressions occidentales.