Eglises d'Asie

L’exode des Rohingyas prend des proportions dramatiques

Publié le 18/03/2010




Des sources non officielles, mais proches des camps de réfugiés de la frontière, estiment à 175 000 le nombre des Rohingyas qui se sont réfugiés au Bangladesh après avoir été forcés de quitter leurs villages dans l’Etat d’Arakan au nord-est de la Birmanie (1). Au rythme actuel, ce chiffre devrait atteindre les 200 000 dès la fin du mois de mars 1992.

200 personnes, des enfants et des vieillards pour la plupart, sont morts dans les camps de réfugiés ces derniers jours. Les fonctionnaires des Nations Unies présents sur les lieux craignent l’apparition d’épidémies qui pourraient décimer la population enfantine, en particulier si des abris ne sont pas construits très rapidement. Actuellement, 20% des réfugiés sont obligés de dormir à l’air libre, et l’arrivée de la saison des pluies va rendre la situation intenable.

Le premier ministre du Bangladesh, la Begum Khaleda Zia, doit rencontrer le président Bush à Washington le 19 mars 1992. Il est certain que la situation des réfugiés de la frontière birmane sera l’un des principaux sujets abordés au cours de leurs conversations. La Begum Zia doit aussi rencontrer le secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros Ghali.

De leur côté, les autorités birmanes n’ont toujours pas expliqué pourquoi elles ont annulé la visite à Dacca de leur ministre des Affaires étrangères, qui était prévue en février 1992.

La junte militaire au pouvoir à Rangoon a lancé depuis quelques mois une très importante offensive militaire contre les minorités ethniques des frontières (2) et en particulier contre les Rohingyas de l’Etat d’Arakan, qui sont musulmans. Rangoon refuse de les considérer comme des citoyens birmans.