Eglises d'Asie

Deux dirigeants religieux parmi les 44 conseillers nommés par Pékin

Publié le 18/03/2010




L’évêque anglican de Hongkong et Macau, Peter Kwong Kwong-kit, ainsi qu’un dirigeant bouddhiste, le Rd. Sik Kok-kwong, ont été nommés par Pékin au nouveau conseil spécial de 44 membres, destiné à donner son avis aux autorités chinoises sur les affaires de Hongkong. Les membres de ce conseil sont nommés jusqu’en 1994.

Cette nomination de deux dirigeants religieux a donné lieu à des réactions très contrastées parmi les chrétiens de Hongkong. Le P. Louis Ha Ke-loon, porte-parole habituel du diocèse, a rappelé que l’Eglise catholique, pour faire connaître son avis sur les affaires de Hongkong, ne se sentait pas obligée de passer par cette nouvelle organisation, même si des catholiques étaient appelés à en faire partie dans le futur. L’Eglise continuera à s’exprimer par ses propres moyens, a-t-il déclaré.

Le pasteur protestant Kwok Nai-wang, directeur de l’Institut chrétien de Hongkong, a déclaré à son tour que ces nominations lui paraissaient inutiles car la Chine possède déjà suffisamment de moyens de connaître les opinions des citoyens de Hongkong. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « les chrétiens ont un rôle prophétique à jouer dans la société et devraient donc éviter de s’associer de trop près aux autorités

Un membre de la commission catholique « Justice et paix », le Dr Sze Man-hung, a affirmé de son côté que des membres de l’Eglise devraient être nommés dans ce conseil pour intervenir en faveur de la justice sociale et des pauvres.

L’évêque anglican, Peter Kwong Kwong-kit, a déclaré quant à lui que son acceptation de cette nouvelle responsabilité était un choix strictement personnel. Il ajoute qu’il ne représente aucune organisation religieuse spécifique, et qu’il essaiera, en favorisant le dialogue, de combler le gouffre qui s’est créé entre le gouvernement chinois et les milieux religieux de Hongkong.

Les deux religieux avaient déjà fait partie du Comité de rédaction de la Loi fondamentale qui devra régir le territoire après 1997 (3).