Eglises d'Asie

Les droits des aborigènes font l’objet d’une conférence nationale à Dacca

Publié le 18/03/2010




Pour marquer le vingtième anniversaire du Bangladesh indépendant, le 21 mars 1992, une conférence a réuni, à Dacca, des fonctionnaires du gouvernement, des travailleurs sociaux et des représentants des aborigènes. Les participants ont concentré leur attention sur les souffrances de ceux-ci, en particulier dans le nord et l’est du pays.

Le P. Richard W. Timm, missionnaire américain qui travaille au Bangladesh depuis 40 ans, a rappelé que la grande question est celle des terres (1). Pour lui, les problèmes des minorités ethniques seront en bonne voie d’être résolus lorsqu’elles leur auront été restituées. Auteur d’un rapport intitulé « Les Adivasis du Bangladesh » (Adivasi=aborigène), il dirigeait les débats, au cours desquels on a surtout parlé des Garos. Ceux-ci, dont beaucoup sont catholiques, forment en effet la minorité la plus importante de la région de Chittagong, non loin de la frontière birmane. Au cours des cent dernières années, les membres de treize autres minorités ont été installés sur leur territoire. Et surtout, à partir de 1960, le gouvernement a permis à de nombreux non-aborigènes d’occuper des terres dont ils ont chassé les habitants traditionnels. Des projets de développement, financés par des organisations internationales, comme la Banque asiatique pour le développement, contribuent de leur côté à des déplacements importants des populations aborigènes.

Les personnes appartenant aux minorités souffrent par ailleurs de l’instabilité qui règne dans le pays, surtout depuis l’arrivée des réfugiés musulmans venus de Birmanie (2). Elles doivent continuellement subir les vexations des forces de sécurité, sont obligées d’avoir leur carte d’identité en permanence sur elles et ne peuvent sortir de leurs villages, même pour aller aux champs, sans la permission des autorités.

Ailleurs, les forêts ont été détruites par l’abattage sauvage. Les arbres ont été remplacés, en de nombreux cas, par des plantations d’essences étrangères à la région, comme les hévéas, ou des bois tendres utiles uniquement pour faire du feu: ce qui ne contribue en aucune manière au développement de la région, mais risque au contraire de provoquer une catastrophe écologique.