Eglises d'Asie – Chine
L’évêque anglican cherche à rassurer la population sur l’avenir du territoire
Publié le 18/03/2010
Parlant au cours d’un déjeuner au YMCA (Young Men’s Christian Association), il invitait ses auditeurs à ne pas se faire d’illusion sur le bonheur qu’ils pourraient trouver à l’étranger: « Il ne s’agit là que d’un bonheur calculé selon sa valeur marchande. Ce que nous recherchons, c’est un avenir digne et qui nous appartienne ».
En avril 1989, Mgr Kwong avait démissionné de ses responsabilités au sein du comité de rédaction de la loi fondamentale (9), en signe de protestation contre l’attitude du gouvernement chinois à l’égard des étudiants en grève sur la place Tiananmen. Or il vient d’accepter sa nomination, par ce même gouvernement, comme conseiller pour les affaires de Hongkong (10). D’aucuns ont vu dans cette démarche une sorte de retour en arrière.
L’évêque s’explique: « Mon attitude n’a pas changé. On ne peut pas couper les relations uniquement à cause d’une personne ou d’un incident ». Et d’expliquer comment il conçoit son rôle au sein du groupe de 44 conseillers nommés par Beijing.
Selon lui, le gouvernement chinois a créé ce « comité » afin de connaître les réactions des habitants de Hongkong, et cela devrait faciliter la transition vers 1997. Mgr Kwong ne se considère pas pour autant comme un homme politique. Il ne croit pas non plus que les 44 conseillers devraient se préoccuper outre mesure de ce que les gens de Hongkong pensent d’eux. Il désire plutôt être présent à la base, afin de comprendre celle-ci, d’être capable d’exprimer une opinion et de donner des avis fondés sur l’expérience acquise. Pour ce qui est d’accepter ou de refuser les conseils donnés, cela relève de la responsabilité du gouvernement chinois.
Mgr Kwong ne juge pas non plus utile de tenir la population de Hongkong au courant de ce que les conseillers disent au gouvernement de Beijing.
Croit-il que les leaders chinois cherchent par ce moyen à mettre en avant leurs propres hommes pour les élections au Conseil législatif de 1995? Mgr Kwong dit ne pas avoir d’opinion sur ce point: « Sur les 44, un bon nombre ne sont plus tout jeunes et nous ne sommes nommés que pour deux ans », dit-il. Il ajoute que les conseillers devraient se préoccuper en priorité des questions politiques qui se posent d’ores et déjà, en cette période de transition.