Eglises d'Asie

D’importantes quantités de littérature religieuse chrétienne importée continuent à être confisquées par les autorités

Publié le 18/03/2010




Les autorités malaisiennes et le service des douanes continuent à confisquer d’importantes quantités de bibles et de livres religieux chrétiens en langue nationale malaisienne, importés généralement d’Indonésie (7). Il s’agit d’empêcher les religions non islamiques d’utiliser des mots et des expressions que seuls les musulmans ont le droit d’utiliser.

Ces derniers mois, d’importantes quantités de livres chrétiens ont été saisies dans les ports et les bureaux de poste. Selon les autorités, ces publications utilisent des mots d’origine islamique et contreviennent donc à la loi. Le plus récent incident concerne un lot de livres intitulés “Quel Dieu est comme notre Dieu”, importé d’Indonésie et saisi par le service des Postes. Les livres étaient destinés à l’Eglise évangéliste de Sabah en Malaisie orientale. L’évêque catholique de Johore Bahru, dans le sud du pays est victime lui aussi de restrictions similaires: malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à dédouaner une soixantaine de livres arrivés depuis septembre 1991. Dans les deux cas, les autorités reprochent l’utilisation du mot “Allah” dans les publications concernées.

La loi de 1991, intitulée “Contrôle et restriction de la propagation des religions non islamiques”, donne une liste de 51 mots que les non-musulmans n’ont pas le droit d’utiliser dans leurs publications. On y trouve des termes tels que “Allah”, “Haj”, “Iman”, “Sheik” et “Al-Quran”. Il est à noter que le terme “Allah” est depuis toujours utilisé par les chrétiens arabes pour désigner Dieu.

Par ailleurs, une quarantaine de bibles en langue chinoise, destinées à une Eglise méthodiste de Kuala Lumpur, sont aussi détenues par la police depuis la fin de l’année 1991. Environ 30% de la population malaisienne étant d’origine chinoise, les bibles dans cette langue sont utilisées dans le pays depuis des décennies. Le directeur de la police secrète a expliqué, dans un communiqué du 4 janvier 1992, que la décision de saisie des bibles en chinois avait été prise parce que “(ces publications) pourraient porter préjudice à l’ordre public, à la moralité, à la sécurité et à l’intérêt national”.