Eglises d'Asie

Les fêtes pascales ont été célébrées avec ferveur

Publié le 18/03/2010




Les fêtes pascales ont été célébrées avec ferveur par les communautés chrétiennes renaissantes: c’est seulement en 1990, après quinze ans d’interruption, que les chrétiens khmers ont obtenu la permission de célébrer publiquement les offices religieux (1).

A Phnom-Penh, la messe chrismale, présidée par Mgr Yves Ramousse (2), a rassemblé la plupart des prêtres présents au Cambodge au titre de divers organismes humanitaires: Missions Etrangères de Paris, jésuites, salésiens, Missions Etrangères de Milan, missionnaires de Maryknoll. Le jour de Pâques, une cinquantaine d’enfants et d’adolescents de familles chrétiennes, privés de catéchèse de 1975 à 1990, ont reçu le baptême ou fait leur première communion.

Les pères Emile Destombes et Gérald Vogin ont été autorisés à se rendre à Kompong-Thom, où “Caritas” poursuit des projets d’aide humanitaire. De même, le P. Bernard Dupraz a eu l’autorisation d’aller à Battambang. Ils ont animé les célébrations pascales avec les communautés chrétiennes de ces deux provinces.

Le P. André Lesouef, Préfet apostolique de Kompong-Cham, a pu aller au Cambodge avec un visa de tourisme d’abord valable six jours, puis prolongé de quatre semaines. Autorisé à se rendre à Kompong-Cham pour trois jours, il a eu la joie d’y retrouver quelques familles catholiques. Mais l’église a été rasée sans qu’il en reste trace. Il n’a pas pu visiter les petites communautés qui se sont regroupées plus au nord, le long du Mékong, et qui sont sans prêtre depuis vingt ans.

Le jour de Pâques, grâce aux pères de Maryknoll, il a pu reprendre contact à Neak-Loeung avec un important groupe de catholiques vietnamiens, environ 300 familles, qui lui ont fait un accueil chaleureux. Il a concélébré la messe de Pâques, en khmer, avec le P. O’Leary. Les lectures, les monitions, l’homélie ont été faites en khmer et en vietnamien.

De nombreux Vietnamiens sont venus ou revenus au Cambodge, surtout dans les villes, où ils espèrent gagner leur vie plus facilement qu’au Vietnam. Leur situation est précaire, et ils en sont bien conscients. Avant 1970, sauf rares exceptions, les Vietnamiens immigrés au Cambodge n’avaient pas la nationalité cambodgienne mais une “carte d’étranger” et, à partir de l’âge de 18 ans, ils devaient payer chaque année une lourde taxe de séjour. Beaucoup de ceux qui reviennent maintenant n’ont aucun visa d’entrée ni autorisation de séjour. Avant 1970, la proportion des catholiques parmi les Vietnamiens du Cambodge atteignait presque 15%. Elle est maintenant beaucoup plus faible, sans doute entre 3 et 5%.