C’est la première fois que l’Etat du Cambodge reconnaît l’existence d’une hiérarchie dans l’Eglise du Cambodge. Jusqu’à présent il ne reconnaissait que les comités populaires de chrétiens formés à partir de 1990.
Mgr Yves Ramousse est l’ancien Vicaire apostolique de Phnom Penh. En 1975, avant l’arrivée des Khmers Rouges, il avait ordonné le P. Joseph Chmar Salas, comme évêque coadjuteur. Mgr Yves Ramousse avait ensuite démissionné de son poste lorsqu’il fut expulsé du pays avec tous les étrangers. Le 18 avril 1975, au lendemain de la prise de pouvoir par les Khmers rouges, le nouvel évêque était parti participer aux travaux collectifs imposés par le nouveau régime: il devait y mourir d’épuisement.
Le 6 janvier 1983, la Congrégation pour l’évangélisation des peuples décidait de créer un Bureau pour la promotion de l’apostolat chez les Khmers (BPAC). Le Saint-Siège confia la responsabilité du BPAC à Mgr Yves Ramousse ainsi qu’à Mgr André Lesouef, Préfet apostolique de Kompong Cham, nommé son « assistant » par la lettre de la Congrégation du 7 février 1985 (4). C’est à ce titre que Mgr Ramousse a juridiction sur les chrétiens du Cambodge.
En l’absence d’un clergé local décimé par les Khmers rouges, un certain nombre de prêtres étrangers sont aujourd’hui présents dans le pays au titre des diverses organisations non gouvernementales engagées dans la reconstruction. Les fêtes de Pâques ont été célébrées par les chrétiens à Phnom Penh et à Battambang (5).
La lettre du prince Sihanouk, datée du 22 mai 1992, fait suite à une entrevue qu’il a eue avec Mgr Alberto Tricarico et Mgr Yves Ramousse, le même jour à Phnom Penh. C’est la première fois depuis 1975 qu’un diplomate du Vatican est officiellement reçu au Cambodge.