Eglises d'Asie

Protestation interreligieuse contre les bombardements d’édifices religieux

Publié le 18/03/2010




30 prêtres chrétiens et 50 prêtres hindous ont participé ensemble, le 5 juin 1992, dans les rues de Jaffna, à une procession de protestation contre les bombardements d’édifices religieux, dont l’armée se rend régulièrement coupable, dans le nord du pays.

Ce sont plus de 140 temples et églises qui ont été détruits depuis deux ans, dans cette presqu’île de Jaffna où la guerre fait toujours rage entre les “Tigres tamouls” et les troupes gouvernementales.

Le 31 mai de cette année, quatre personnes ont été tuées, vingt autres blessées, lorsqu’un chapelet de bombes a détruit en partie un temple hindou, à Tellipallai, près de la ville de Jaffna. Quelques jours auparavant, un autre temple avait été touché, à Mullaitivu, dans la même région, alors qu’une foule de pèlerins s’y pressait à l’occasion de la fête de “Pongal”. Le bombardement, dirigé depuis un camp militaire situé à moins de deux kilomètres de là, avait fait 23 morts et plus de 50 blessés.

Dans la même région, le 28 mai, c’est une grotte dédiée à ND de Lourdes qui a reçu des bombes. Celles-ci ont aussi endommagé la chapelle avoisinante. Le P. Thurairatnam se demande pourquoi: “On ne voit pas bien la raison de ce bombardement, dit-il. La grotte et les deux autres bâtiments sont au milieu d’un espace désert, loin de toute habitation”.

Au cours de la manifestation, le P. Francis Joseph, responsable du collège St Patrick, a lu une déclaration qu’il a aussitôt remise aux responsables civils ainsi qu’au représentant de la Croix-Rouge internationale: “Ensemble, d’une même voix, nous voulons protester contre les bombardements dirigés contre les temples. Ils font apparaître au grand jour une tendance dangereuse, qui consiste à s’attaquer aux objets et aux lieux les plus chers au coeur de la population. Au sommet du temple de Durga flottaient des drapeaux bleu et blanc, signes reconnus par la communauté internationale pour désigner de tels lieux. Ces attaques sont d’autant plus graves qu’elles viennent après que le gouvernement ait encouragé les populations civiles à chercher refuge dans les temples

La même déclaration demande à la Croix-Rouge internationale d’intervenir pour que tous les édifices religieux soient déclarés zones protégées.