Depuis le début de l’année 1992, la répression s’est étendue aux milieux catholiques “clandestins” de la province du Shaanxi

Comme le Hebei et le Fujian, la province du Shaanxi possède une nombreuse communauté catholique “clandestine” qui refuse tout compromis avec l’Eglise officiellement reconnue par le gouvernement. Les observateurs estiment que les arrestations de ces derniers mois dans le Shaanxi font partie d’un plan gouvernemental très précis visant sinon à éliminer du moins à isoler les communautés catholiques “clandestines”. L’essentiel de ce plan a été publié dans le “document n° 6” du Parti communiste (6).

En avril 1992, Mgr Paul Fan Yufei, évêque “clandestin” de Zhouzhi, a été placé en détention dans un motel près de la ville de Baoji. Selon les catholiques du lieu, il est maintenant en train “d’apprendre la pensée communiste au milieu des vertes collines et des eaux clairesL’évêque avait été arrêté, le jour de Pâques, après avoir célébré la messe dans sa paroisse de Daxinying. Le même jour, la police avait arrêté plusieurs prêtres qui ont ensuite été relâchés les uns après les autres, non sans avoir été obligés de suivre des “sessions d’étude” sur la politique religieuse du gouvernement. Aujourd’hui, Mgr Paul Fan Yufei est le seul de ce groupe à se trouver encore en détention.

Agé d’une soixantaine d’années, Mgr Paul Fan Yufei a été ordonné prêtre en 1949 et est devenu évêque en 1982. En 1991, il a ordonné une vingtaine de jeunes prêtres qui ont tous refusé de collaborer avec l’Eglise “officielle”. On pense généralement que c’est la raison de son arrestation.

Durant la même période, un autre évêque catholique “clandestin” du Shaanxi, Mgr Luc Li Jinfeng, de Fengxiang, a été lui aussi placé en détention après avoir refusé de suivre les “sessions d’étude” auxquelles il était invité. Mgr Li Jinfeng est âgé de 68 ans.

Mgr Bartholomée Yu Chengti, évêque “clandestin” de Hanzhong, est assigné à résidence dans son village depuis le moius de novembre 1991. Il avait été arrêté une première fois en 1989, après la conférence épiscopale “clandestine” (7), puis de nouveau en août 1990.