Eglises d'Asie

Fondation d’un comité pour la défense des droits des aborigènes

Publié le 18/03/2010




Le 11 juillet 1992, était inauguré à Dhaka le nouveau “Comité pour la défense des droits de l’homme dans la région de Chittagong” (CDDFC). Cette région accidentée, autrefois couverte de forêts, est habitée par plusieurs ethnies aborigènes, dont la plus importante, celle des “Garo”, compte de nombreux catholiques.

Le CDDFC rassemble des militants des droits de l’homme, des étudiants, des intellectuels, des avocats. Tous se sont donnés pour but de lutter contre ce qu’ils ressentent comme une persécution permanente de la part du gouvernement. La création du Comité a été directement provoquée par la formation d’une commission gouvernementale chargée de formuler une politique pour cette région et les aborigènes qui l’occupent. Or aucun représentant des aborigènes ne fait partie de cette commission.

Au cours de leur séance inaugurale, les leaders du CDDFC ont exprimé leur intention de travailler à établir une vraie démocratie parmi les habitants de la région. Ils ont aussi demandé qu’une administration civile y soit établie, pour remplacer l’autorité militaire qui s’y exerce de fait à cause de la proximité de la frontière birmane.

A l’époque de la colonisation britannique, le gouvernement avait attribué cette région forestière aux aborigènes, en toute exclusivité. Ceux-ci pouvaient vivre en paix en continuant à observer leurs coutumes ancestrales. Mais à partir de 1960, les habitants des plaines, d’origine bengali, ont été autorisés à s’y installer, et ont peu à peu chassé les autres groupes ethniques de leurs territoires traditionnels.

Selon plusieurs associations qui militent en faveur des droits de l’homme, les aborigènes vivent pratiquement sous la surveillance de gardes armés. Ils tombent souvent victimes des violences perpétrées contre eux par les militaires et autres agences de maintien de l’ordre.

Les responsables du CDDFC se plaignent encore de ce que la déforestation non contrôlée détruit rapidement les ressources naturelles de la région. Les plantations d’arbres entreprises par le gouvernement ne respectent pas l’écologie locale. On demande, de plus, que soient reconnus officiellement les droits ancestraux des aborigènes et que soient respectés leur style de vie traditionnel, leurs langues, leur culture et leurs traditions.