Eglises d'Asie

Congrès national de l’Eglise : impressions mêlées des observateurs extérieurs

Publié le 18/03/2010




Après le Congrès national des organisations catholiques “officielles” qui s’est tenu à Pékin du 15 au 19 septembre 1992, les observateurs de Hongkong expriment des avis contrastés sur les résultats de la réunion.

Le rôle accru donné au Collège épiscopal dans l’organigramme ecclésial est perçu par beaucoup comme très positif. Selon certains, cette restructuration permettra aux évêques de résoudre plus facilement un certain nombre de problèmes internes de l’Eglise, tels que la nomination des évêques et la définition d’une stratégie pour la formation dans les séminaires. Par ailleurs, ses nouveaux pouvoirs donneront au Collège épiscopal davantage de possibilités de communication avec l’étranger.

D’autres observateurs expriment au contraire des inquiétudes. Ils remarquent que l’Association patriotique des catholiques chinois, affiliée au Parti communiste, conserve toutes ses prérogatives. La soeur Béatrice Leung, de l’université de Macau, experte en affaires chinoises, estime par exemple que cette nouvelle organisation ecclésiale facilite en fait le contrôle du gouvernement sur les activités de l’Eglise catholique “officielle”, en faisant des évêques les interlocuteurs directs du pouvoir. Elle estime que le Parti communiste considère toujours la religion comme une force potentiellement hostile qui pourrait déstabiliser le régime.

Un spécialiste de droit canon constate de son côté que le Collège épiscopal tel qu’il a été défini par le Congrès national catholique ne correspond pas à la définition juridique romaine d’une Conférence épiscopale.

Le Père John Tong-hon, directeur du Centre du Saint-Esprit à Hongkong et spécialiste reconnu de l’Eglise de Chine, est plus nuancé. Il estime qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions. Les changements de surface ne reflètent pas nécessairement, dit-il, toutes les dimensions de la réalité. Il se contente d’observer que toutes les régions de Chine sont représentées dans le nouveau Conseil permanent du Collège épiscopal. Il note aussi que huit des onze membres de ce conseil sont directement engagés dans les grands séminaires régionaux : la formation du clergé semble être la priorité des priorités pour le Collège épiscopal.