Eglises d'Asie – Chine
Congrès national : Mgr Zong Huaide a été élu président du collège épiscopal « officiel »
Publié le 18/03/2010
L’organigramme des organisations catholiques a été transformé. La Commission administrative de l’Eglise est placée sous la direction du Collège des évêques. Il n’y a donc plus que deux organisations catholiques « officielles », l’Association patriotique et le Collège épiscopal. Contrairement à ce que l’on pouvait espérer (1), le pouvoir de contrôle de l’Association patriotique sur l’Eglise catholique reste apparemment le même. Le choix de Mgr Zong Huaide comme président des deux organisations semble indiquer que des personnalités qui passent pour plus « ouvertes », telles que Mgr Aloysius Jin Luxian de Shanghai ou Mgr Antoine Li Du’an de Xian ne font pas l’unanimité parmi les évêques ou n’inspirent pas confiance au gouvernement chinois. D’autres observateurs, pensent plutôt que la reconduction de Mgr Zong Huaide indique une désaffection croissante de la plupart des évêques pour les organisations catholiques « officielles ».
Agé de 75 ans et issu d’une famille catholique de la province du Shandong, Mgr Zong Huaide a été ordonné prêtre en 1943. Il fut l’un des premiers ecclésiastiques chinois « élus » évêques par l’Association patriotique en 1958, sans l’approbation du Vatican. Mgr Zong Huaide est peu connu en dehors de la Chine et il n’a pas l’habitude de recevoir, à Pékin où il habite, de visiteurs étrangers. Il est presque toujours présent aux ordinations d’évêques « élus » par l’Association patriotique.
Il faut remarquer que deux évêques connus pour leur indépendance d’esprit étaient absents du Congrès : Mgr Philippe Maji, évêque de Pingliang, qui avait violemment critiqué l’Association patriotique dans une lettre ouverte datée de 1989 (2), et Mgr Mathias Duan Yinming, évêque de Wanxian, l’un des derniers évêques nommés par le Vatican dans les années 50 et reconnu par le gouvernement. L’évêque de Wanxian participait à une réunion internationale à Bruxelles : c’est la première fois qu’on lui avait donné la permission de sortir de Chine. Un observateur de Hongkong estime qu’il est difficile de considérer comme fortuite la coïncidence de son voyage à Bruxelles et de la tenue du Congrès.
272 délégués en provenance de 30 provinces étaient présents à ce Congrès des organisations catholiques chinoises « officielles ».