Eglises d'Asie – Chine
Déclin du communisme, recrudescence du matérialisme et montée de la foi religieuse parmi la jeunesse
Publié le 18/03/2010
Les deux enquêtes ont été menées par le comité central de la Ligue des jeunesses communistes chinoises (LJCC) et par la Fédération chinoise des syndicats. La première a recueilli les réponses d’ouvriers et étudiants vivant à Pékin, Tianjin, Shanghai et Canton au sujet de leurs idées concernant le communisme et les politiques de réforme de Deng Xiaoping. Tous avaient au moins reçu une instruction secondaire. Un tiers d’entre eux étaient soit membres du parti communiste chinois (PCC) ou de la ligue des jeunesses communistes chinoises (LJCC), soit reconnus comme citoyens modèles.
Questionnés sur ce qu’ils pensaient du communisme, 28% ont répondu ne pas savoir ce qu’est le communisme, 56% que c’est un rêve inaccessible, et 16% que c’est le meilleur système social pour l’humanité, mais qu’il faudra longtemps pour l’instaurer pleinement. Quant aux réformes économiques de Deng, 82% sont pour, 14% font des réserves et ne sont pas si optimistes, et 4% sont contre. Au sujet de la construction du socialisme en Chine, 45% se disent confiants qu’elle pourra être faite, 32% avouent manquer d’une telle confiance et 18% répondent qu’ils n’ont aucune confiance dans cette entreprise ou qu’ils l’ont perdue.
Dans la deuxième enquête, 9 000 jeunes travailleurs et étudiants des six plus grandes villes, Pékin, Shenyang, Xian, Wuhan, Canton et Chongking, ont été interrogés sur leurs aspirations et leurs espoirs pour l’avenir. 88% des ouvriers et des étudiants disent qu’ils veulent un bon emploi avec un salaire élevé et expriment le désir de partir à l’étranger pour atteindre leur but. 85% des ouvriers et 68% des étudiants ne sont pas intéressés par leur inscription au PCC ou à la LJCC ou n’y ont pas songé. Parmi les étudiants questionnés, 62% veulent partir à l’étranger afin de poursuivre leur formation et gagner leur vie. En fin de compte, 7% seulement disent qu’après l’obtention de leur diplôme, ils accepteront volontiers l’emploi assigné par le gouvernement.
La deuxième enquête a comparé ensuite le nombre des jeunes appartenant soit au parti communiste soit à la ligue des jeunes communistes avec le nombre de jeunes qui se rattachent au protestantisme, au catholicisme ou au bouddhisme, en prenant trois grandes villes de Chine comme champ d’investigation. Les résultats se présentent ainsi:
% de croyants % de communistes
Pékin 16 18
Shanghaï 18 16
Canton 20 11,5
Ces enquêtes montrent qu’en dépit des efforts du PCC pour maintenir la pureté idéologique de la Chine, la jeunesse du pays subit « l’évolution pacifique » que craignent tant les autorités. Même si la situation dans les campagnes est différente, la signification de ces statistiques ne fait pas de doute quand on considère que la moitié de la population de la Chine a moins de 26 ans et que ceux qui ont été questionnés sont les futurs dirigeants du pays.