Eglises d'Asie

Eglises protestantes « domestiques » : 123 arrestations dans le Henan

Publié le 18/03/2010




L’agence américaine « News Network International », se référant à des témoins oculaires, a rapporté, le 15 septembre 1992, que 40 policiers de la Sécurité publique ont fait irruption dans une réunion de chrétiens protestants « clandestins » appartenant à ce que l’on appelle le mouvement des Eglises « domestiques ». Cette réunion se déroulait à Guo Fa, district de Wuyan, dans la province centrale du Henan. Ont été arrêtés 120 citoyens chinois et trois étrangers: un Américain d’origine chinoise, une Singapourienne et une Malaisienne.

Les 123 personnes seraient toujours en détention. Les étrangers arrêtés ont été accusés de « participation à des activités religieuses illégalesSelon les témoins, il n’y a pas eu de blessés durant la descente de police, mais les personnes présentes à la réunion auraient été traitées de manière très rude. 40 autres personnes, également emmenées, auraient été relâchées quelques heures plus tard. Selon des sources de Hongkong, l’ambassade américaine en Chine n’a pas encore réussi à obtenir d’information de la part du gouvernement de Pékin sur le citoyen américain arrêté.

Depuis les années 50, une partie des protestants de Chine ont vécu une histoire comparable à celle des catholiques « clandestins », qui se veulent fidèles au pape et qui refusent l’autorité des évêques de l’Eglise catholique « officielle » reconnue par le régime mais non par Rome. Le mouvement des trois autonomies et le Conseil chrétien de Chine sont les organisations protestantes « officielles » reconnues par le régime : depuis une dizaine d’années, un mouvement très important, celui des Eglises « domestiques » (3), se développe sans lien aucun avec ces organisations « officielles ». Ces nouvelles Eglises, d’origine évangéliste américaine, reprochent aux organisations « officielles » leur inféodation au Parti communiste. Depuis quelques années elles subissent une répression intense de la part des autorités.

Le 3 septembre 1992, Mgr Ding Guangxun, président du mouvement des trois autonomies et du Conseil chrétien de Chine, a sévèrement critiqué le gouvernement chinois à propos de la répression conduite contre les Eglises « domestiques », qu’il estime contraire à la politique religieuse définie par le Parti communiste depuis 1982 (4).