Eglises d'Asie

Des centaines de chrétiens kayah sont soumis par l’armée au travail forcé

Publié le 18/03/2010




Des centaines de Kayah chrétiens de la région de Loikaw (1), déjà expulsés de leurs villages par l’armée birmane, sont forcés par celle-ci à travailler sans salaire à la construction d’un chemin de fer entre les villes de Loikaw et de Aung Ban distantes de 150km.

Selon des sources diplomatiques de Rangoon, interrogées par “News network International”, les Kayah sont détenus dans deux camps près de Loikaw et contraints de se joindre à des équipes de travail formées par des condamnés de droit commun, dont certains portent des chaînes aux pieds.

Environ 90 Kayah seraient déjà morts de malnutrition et de maladie dans les deux camps proches de Loikaw. Le lieutenant colonel Than Han, du Comité de développement des territoires frontaliers, a admis qu’il y avait eu un certain nombre de victimes dans les camps de détention. “C’est quelque chose de normala-t-il déclaré, en ajoutant que les montagnards kayah ont du mal à supporter les changements climatiques de la plaine. Il estime en outre que les Kayah ne comprennent pas encore très bien le bénéfice qu’ils tireront du chemin de fer.

Le parlement australien suit avec attention la situation dans cette région de la Birmanie. Le 14 octobre 1992, le sénateur Bob Whitty a révélé que le gouvernement australien avait demandé aux pays de l’Asean (2) “de mettre davantage de substance dans leur politique d’engagement constructif” vis-à-vis de la Birmanie. M. Whitty estime que les petites concessions faites récemment par la junte militaire au pouvoir à Rangoon, comme la libération d’un certain nombre de prisonniers politiques, n’étaient pas réellement significatives.

Interrogé à propos des “travaux forcés” imposés aux Kayah, un conseiller de l’ambassade de Birmanie en Australie, M. Tin Aung Cho, a déclaré que les rapports qui en parlent sont “faux et malveillantsIl a ajouté : “Je puis vous dire que ce sont des exagérations. Il n’y a jamais eu de discrimination religieuse et les conditions de vie et de travail ne sont pas mauvaises. Il s’agit d’un projet de développement régionalInterrogé sur la question de savoir si le gouvernement paie un salaire aux travailleurs, il a répondu par l’affirmative tout en précisant : “Il est possible qu’il y ait des travailleurs volontaires, qui acceptent de travailler gratuitement, sachant qu’ils aident au développement de la région