Eglises d'Asie

Le « Mouvement des trois autonomies » est accusé d’être un agent de l' »évolution pacifique »

Publié le 18/03/2010




Dans l’éditorial du dernier numéro de « Tian Feng », organe du Mouvement patriotique des trois autonomies et de l’Eglise protestante « officielle », celle-ci se défend contre des accusations portées contre elle par « des cadres ultra-gauchistes » et selon lesquelles le christianisme offrirait un terrain favorable à « l’évolution pacifiqueDans le jargon du parti communiste chinois, cette expression désigne toute activité susceptible de déstabiliser le régime « en douceur », en introduisant par exemple de « mauvaises » idées dans les esprits.

Se référant au « document 19 » du Parti communiste, publié en 1982, qui définit la politique religieuse du Parti, l’éditorialiste de « Tian Feng » repousse les accusations en arguant que, depuis 1949, le problème religieux n’est plus « une contradiction premièremais « une contradiction secondaireEn d’autres termes, quand ils acceptent le régime communiste, les chrétiens doivent être tolérés et ne peuvent être considérés comme ennemis. Puisque la majorité des pasteurs et des laïcs sont des « patriotesles différences de « foi » sont secondaires, continue l’éditorial, et les croyants coopèrent avec les non-croyants à la tâche essentielle de la construction économique.

Le fait que le christianisme soit à nouveau accusé d’être une force potentielle de déstabilisation du régime indique sans doute une volonté renouvelée du Parti communiste chinois de resserrer son étreinte sur la société chinoise pour empêcher que les réformes économiques ne mènent à des revendications démocratiques.