Eglises d'Asie

Coopération entre bouddhistes et catholiques : une aide humanitaire « inculturée »

Publié le 18/03/2010




Après plusieurs réunions, de septembre à novembre 1992, entre les organisations non gouvernementales catholiques présentes au Cambodge et les autorités bouddhistes de Phnom Penh, un début de collaboration s’est instauré entre bouddhistes et catholiques dans le domaine de l’aide humanitaire aux personnes âgées et sans ressources dont beaucoup sont recueillies dans les pagodes.

Le vénérable Tep Vong, chef spirituel des bouddhistes du Cambodge, a affirmé qu’il était favorable au principe de la collaboration avec les catholiques. Il a rappelé cependant que, dans le passé, la coopération avec les chrétiens ne fut pas toujours parfaite. Aujourd’hui encore, a-t-il déclaré, des problèmes surgissent du fait de la manière de travailler de certains groupes chrétiens fondamentalistes.

Le vénérable a ensuite mis l’accent sur les différentes formes possibles d’aide humanitaire. Pour lui, il y a deux manières de pratiquer cette aide : la manière sociale et la manière religieuse. Les Khmers, peuple religieux, « préfèrent la manière religieuse », a-t-il déclaré. Il a donc suggéré que l’aide humanitaire offerte par les catholiques pour les personnes âgées soit « ritualisée par des cérémonies dans les pagodes ».

Les organisations non gouvernementales catholiques ont accepté les suggestions du vénérable lors de leur réunion de décembre 1992. La première cérémonie d’aide humanitaire a eu lieu le 21 décembre à la pagode Tropank Kralang près des monts de Kompong Speu. Les prières psalmodiées des moines de la pagode ont été suivies d’une invocation du vénérable Tep Vong, d’un discours de Mgr Yves Ramousse, évêque de Phnom Penh (1), et de cantiques chantés par la chorale de la communauté catholique de Phnom Penh. Des couvertures et un peu d’argent furent ensuite donnés aux personnes âgées, et les membres de la délégation catholique offrirent des cadeaux aux moines.

Au cours de la cérémonie, le vénérable Tep Vong a redit que la meilleure manière d’aider les pauvres est de le faire dans le contexte d’une cérémonie religieuse. Mgr Ramousse a exprimé son accord sur cette manière de procéder et son espoir de voir l’esprit de coopération interreligieuse se développer.

Deux cérémonies semblables ont eu lieu depuis lors dans d’autres pagodes. Plus de 1 000 personnes âgées ont été aidées de cette manière.