Eglises d'Asie

Une fondation « Cardinal Gong Pinmei » pour soutenir l’Eglise clandestine de Chine

Publié le 18/03/2010




Une fondation portant le nom du cardinal Ignace Gong Pinmei, de Shanghai, a été créée l’année dernière aux Etats-Unis à l’initiative de son neveu, Joseph Kung, dans le but de promouvoir dans les pays d’Occident l’aide à l’Eglise catholique clandestine de Chine.

Le cardinal Gong, 91 ans, a subi la prison de 1955 à 1985 pour avoir refusé d’accuser le pape et d’adhérer à l’Association des catholiques patriotes. Assigné ensuite à résidence, il a quitté la Chine en 1988 pour suivre un traitement médical aux Etats-Unis. Il était encore prisonnier quand, en 1979, le pape Jean-Paul II le nomma secrètement cardinal. Il vit aujourd’hui dans une maison pour prêtres âgés à Stamford, Etats-Unis.

La fondation qui porte son nom a pour but, d’après une de ses brochures, de « travailler au service de l’Eglise catholique romaine en Chine, actuellement en butte à la persécution, en l’aidant par la prière, par un soutien financier et par tout projet approprié. » Organisation sans but lucratif, la fondation qui a son siège à Stamford a déjà, au témoignage de Joseph Kung, son président, « apporté une assistance financière à l’Eglise catholique clandestine par diverses voies sûres

« Les pays d’Occident, observe Joseph Kung, sont mal informés au sujet de la liberté religieuse en Chine, que le gouvernement communiste et l’Association patriotique des catholiques présentent de manière tendancieuse. Peu d’Américains se rendent compte que la persécution continue aujourd’hui en Chine, par la confiscation des biens, l’emprisonnement des chrétiens, prêtres et laïcs ». Le président de la fondation « Cardinal Gong Pinmei » estime que le gouvernement chinois prendra plus au sérieux la liberté religieuse et les droits de l’homme quand sa politique de répression sera connue et vivement désapprouvée par l’opinion publique en Occident.

La fondation bénéficie des services de nombreux bénévoles chinois et américains : laïcs, prêtres et évêques de divers diocèses, religieux de différentes communautés. Elle recueille des dons auprès des fidèles et dans les rangs du clergé. Son comité de direction est composé du cardinal Gong et de dix autres personnes assistées par une douzaine de conseillers travaillant à Hongkong, Taiwan, en Italie et aux Etats-Unis.

Questionnés au sujet de la fondation « Cardinal Gong Pinmei », les observateurs de la Chine à Hongkong donnent des avis différents. Ses objectifs sont bons, disent les uns, mais elle doit assurer une meilleure gestion de ses fonds, sous peine de nuire à l’image vénérée du cardinal. Au dire d’un autre qui a demandé à garder l’anonymat, les communautés catholiques clandestines de Chine sont extrêmement dispersées, sans liaison étroite entre elles, de sorte qu’il est étonnant que des ressources puissent être distribuées à toutes. En outre, ajoute le même observateur, l’appel du pape pour la réconciliation dans l’Eglise de Chine a été entendu et beaucoup d’organisations d’Eglise tiennent moins compte des différences entre communautés officielles et clandestines.