Eglises d'Asie

« Les aborigènes sont toujours privés de leurs droits »

Publié le 18/03/2010




Secrétaire de la commission « Justice et paix » de la conférence épiscopale du Bangladesh, le Père Richard Timm rappelle que les aborigènes qui vivent dans les collines autour de Chittagong continuent d’être privés de leurs droitsSans qu’il y ait toujours eu vraiment intention de les déposséder de leurs terresdit le missionnaire canadien, « le fait est qu’ils sont petit à petit repoussés, jusqu’au jour où il ne leur restera plus de place

De 1947 à 1971, pendant la période pakistanaise qui a suivi la colonisation, les aborigènes ont vu leurs droits rapidement disparaître. C’est ainsi qu’en 1964, une réserve établie le long de la frontière birmane fut supprimée pour permettre la construction d’un barrage hydro-électrique. Quarante mille aborigènes, la plupart de l’ethnie Garo, cherchèrent refuge en Inde (1). Après l’indépendance, en 1971, certaines tribus demandèrent leur autonomie ; leur requête fut rejetée. Suivirent de nouvelles persécutions et de nouveaux départs vers l’Inde voisine.

Aujourd’hui au nombre d’environ 70 000, partagés en quelque 47 groupes et sous-groupes, les adivasis ou « habitants indigènes » constituent moins d’un pour cent de la population du Bangladesh. Ils n’en ont pas moins leur culture et leurs coutumes propres. « Ils sont généralement considérésdit le Père Timm, « comme ouverts, honnêtes, amicaux, généreux. Leur mode de vie est communautaire plutôt qu’individuel. Leur terre est un bien de la communauté, même si les lois en vigueur la font enregistrer au nom des individus

Beaucoup de ces aborigènes sont chrétiens depuis l’arrivée des missionnaires catholiques et protestants dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle.