Eglises d'Asie

Les relations se tendent entre le gouvernement et l’Eglise protestante « officielle »

Publié le 18/03/2010




Un certain nombre d’événements récents laissent penser que les relations entre le Parti communiste chinois et l’Eglise protestante « officielle » traversent aujourd’hui une passe difficile. La disgrâce de Mgr Ding Guangxun, président du Mouvement des trois autonomies et du Conseil chrétien de Chine, s’est confirmée ces derniers jours. En même temps, « Tianfeng » (Le vent du ciel), la publication officielle de l’Eglise protestante, commence à admettre que la répression affecte durement les activités religieuses protestantes et critique les cadres du Parti qui interfèrent dans les affaires internes des Eglises.

Le Hongkong Economic Journal daté du 9 mars 1993 rapporte la tenue à Pékin de deux réunions officielles, les 6 et 8 mars, l’une entre le Comité central du Parti et des délégués du Front uni, l’autre réunissant les présidents des comités du Conseil consultatif populaire. Sur la liste des personnalités, on peut noter l’absence de Mgr Ding Guangxun qui aurait pourtant dû participer à ces deux réunions. Ceci semble confirmer sa disgrâce auprès des autorités gouvernementales (2).

Par ailleurs la revue Tianfeng, datée du mois de février 1993, rapporte les débats qui ont eu lieu lors d’une réunion nationale du Mouvement des trois autonomies à Canton en décembre 1992. Pour la première fois, les dirigeants protestants ont officiellement regretté les très nombreuses interférences de cadres communistes dans les affaires internes de l’Eglise et appelé le gouvernement à faire respecter la politique religieuse officielle. Beaucoup ont noté que les relations entre l’Eglise protestante et le gouvernement n’étaient plus aussi bonnes que par le passé et ont exprimé leur soutien au discours de Mgr Ding Guangxun, en juillet 1992, dénonçant « le vent de répression » qui souffle sur le pays (3).

La présence à cette réunion de Wang Yaobin, vice-directeur du Bureau national des affaires religieuses, indique l’intérêt avec lequel les autorités gouvernementales suivent l’évolution de la situation dans l’Eglise protestante « officielle ».