Eglises d'Asie

Pékin : la réunion du Conseil consultatif du peuple a discuté de l’application de la politique religieuse officielle

Publié le 18/03/2010




La huitième session du Conseil consultatif du peuple chinois, réuni à Pékin du 14 au 27 mars 1993, a été l’occasion pour les leaders des cinq religions officielles de lancer un appel au gouvernement pour que la politique religieuse officielle soit appliquée de manière uniforme à travers tout le pays.

58 des 2 093 membres du Conseil consultatif proviennent des milieux dirigeants du catholicisme, du protestantisme, de l’islam, du bouddhisme et du taoïsme. Mgr Ding Guangxun, chef de l’Eglise protestante “officielle” et récemment démis de ses fonctions au Congrès national du peuple (5), a déclaré que dans certaines régions, les cadres du gouvernement ne permettaient pas une activité religieuse même normale. Il a ajouté que de nombreux actes de répression sont commis sans qu’il y ait sanction des tribunaux. Il s’est plaint aussi que dans certaines villes les autorités municipales confisquent arbitrairement les propriétés de l’Eglise sous prétexte de développement urbain. Finalement, le dirigeant protestant lance un appel au gouvernement pour qu’il cesse de considérer les religions “comme des bases de l’évolution pacifique” (6) ou comme “des forces opposées au socialisme

Mettant lui aussi l’accent sur les déficiences gouvernementales dans l’application de la politique religieuse, le dirigeant bouddhiste Zhao Puchu a estimé nécessaire l’élaboration d’une loi religieuse qui pourrait assurer l’exercice concret de la liberté religieuse prévue par la constitution (7).

Antoine Liu Bainian, porte-parole habituel de l’Association patriotique des catholiques chinois et participant à la session du Conseil consultatif, s’est montré beaucoup plus réservé sur les avantages que les religions pourraient retirer d’une loi religieuse. D’autres membres du Conseil consultatif ont suggéré que le Conseil d’Etat, avant même qu’une loi soit élaborée, publie des décrets administratifs concernant la reconnaissance officielle des lieux de culte.

M. Ma Changqing, représentant les musulmans, a demandé quant à lui l’adoption d’une loi qui sanctionne la discrimination religieuse. Se plaignant de certaines publications chinoises qui diffament les religions, il a déclaré qu’une telle loi pourrait “favoriser l’unité et l’harmonie entre les différentes nationalités aussi bien que jouer un rôle dans le maintien de la stabilité sociale