Eglises d'Asie

Le dissident Wang Ruowang appelle à des changements politiques et religieux

Publié le 18/03/2010




Wang Ruowang, père du mouvement démocratique chinois résidant aujourd’hui aux Etats-Unis, a envoyé une lettre ouverte au huitième Congrès national du peuple qui s’est tenu récemment à Pékin. Il y exprime les inquiétudes des démocrates chinois de l’étranger concernant l’exercice de la démocratie en Chine. La lettre a été écrite après le refus des autorités chinoises de laisser siéger Wang Ruowang au Congrès comme observateur.

Adressée à Jiang Zemin, secrétaire général du Parti communiste et à Wan Li, président sortant du Congrès, la lettre ouverte appelle à des changements constitutionnels, à la liberté religieuse et à la libération des nombreux prisonniers détenus pour raisons religieuses. Le texte de cette lettre a été publié par le journal catholique de Hongkong, Kung Kao Po, le 26 mars 1993.

La lettre exprime d’abord la déception de l’auteur devant le conservatisme des changements constitutionnels prévus par le congrès. Wang Ruowang estime qu’en refusant de supprimer des expressions telles que “les quatre principes cardinaux” qui justifient la prétendue “dictature du prolétariat” assumée par le Parti communiste, celui-ci viole l’esprit démocratique de la constitution. Il appelle ensuite le gouvernement à appliquer concrètement les articles de la constitution proclamant les libertés d’expression, d’association et de religion.

Wang Ruowang consacre une partie importante de sa lettre aux questions religieuses et plus particulièrement à celles qui concernent les catholiques. Après avoir noté la libération du P. Zhu Hongsheng en février 1993 (4), il mentionne le cas de Mgr Fan Xueyan (5) et donne une liste de six évêques catholiques encore emprisonnés (6). Il rappelle aussi un incident qui s’est déroulé à Suzhou, dans la province du Jiangsu, en 1992 au cours duquel 30 catholiques “clandestins” furent arrêtés (7). Ces derniers seraient toujours en prison selon Wang Ruowang.

En ce qui concerne les protestants, Wang note que 80 chrétiens au moins sont en prison dans la seule province du Henan. Parlant aussi du Tibet, il déclare que 100 moines indépendantistes sont détenus. Il termine sa lettre en demandant la libération de tous les prisonniers d’opinion, qu’ils soient politiques, religieux ou liés de quelque manière au mouvement prodémocratique, et la suppression de tous les décrets qui violent les droits de l’homme.