Eglises d'Asie – Thaïlande
Bangkok : la formation spirituelle en tête du programme des écoles catholiques
Publié le 18/03/2010
S’adressant aux cent-vingt prêtres (104 diocésains et 16 religieux) qui participaient à la retraite annuelle du 11 au 17 avril, à Pattaya, le cardinal Michel Michai Kitbunchu a rappelé le rôle des institutions scolaires catholiques dans un pays en grande majorité bouddhiste.
Les bouddhistes représentent environ quatre-vingt-dix pour cent des 58 millions d’habitants de la Thaïlande. Les chrétiens comptent pour moins de cinq pour cent. Mais à lui seul l’archidiocèse de Bangkok a trois universités (Saengtham, Assomption et Saint-Jean) et 124 écoles (39 dirigées par l’archidiocèse, 22 par des instituts religieux et 52 par des laïcs catholiques), fréquentées par des élèves de diverses confessions et religions : protestants, catholiques, musulmans, bouddhistes…
Or, a souligné le cardinal, « la formation spirituelle et morale doit être donnée à tous les élèves, pas seulement aux catholiques. Des professionnels tout à fait qualifiés et des personnalités de premier plan qui servent aujourd’hui le gouvernement avec compétence doivent d’ailleurs leur formation à nos établissements
« Malheureusement, a ajouté Mgr Michai Kitbunchu, les objectifs spirituels de nos écoles catholiques ont été peu à peu négligés. Pour certaines institutions de prestige, l’augmentation des recettes est devenue prioritaire. L’Eglise locale a consacré des sommes énormes à la construction de grandes et magnifiques écoles, qui impressionnent et qui attirent les candidats, et bien sûr, plus il y a de candidats, plus le prix des inscriptions augmente… »
Il faut rompre avec une telle logique, demande l’archevêque de Bangkok, « il nous faut diriger nos écoles comme des oeuvres éducatives, qui contribuent à former des gens en qui s’unissent valeur morale et compétence. Pour résister aux courants matérialistes de la société thai, les dirigeants et les responsables des écoles catholiques doivent coopérer, coordonner leurs efforts pour mettre davantage l’accent sur les dimensions spirituelles de l’éducation, en vue de donner au monde de demain des hommes et des femmes à la fois instruits, capables et dotés de qualités de coeur. »