Eglises d'Asie

Nombreuses vocations sacerdotales en dépit des obstacles

Publié le 18/03/2010




Au cours d’une journée d’étude organisée à Hongkong le 19 mai, le Père John Tong Hon, directeur du centre d’étude Saint-Esprit du diocèse de Hongkong, a fait le point sur la situation des séminaires en Chine aujourd’hui, en distinguant les établissements ouverts par l’Eglise officielle, avec l’autorisation des autorités civiles, et les “séminaires du silence”, de l’Eglise clandestine.

Supprimées pendant la révolution culturelle de 1966 à 1976, les activités religieuses furent ensuite tolérées. L’Eglise reconnue par le régime ouvrit de nouveau des petits et des grands séminaires à partir des années 80. On en compte aujourd’hui vingt-quatre : un séminaire national, six régionaux, dix-sept provinciaux ou diocésains.

Dans ces établissements officiellement autorisés, le niveau d’étude est peu élevé, parce que la plupart des professeurs sont âgés et coupés du monde extérieur depuis une trentaine d’années. Les élèves manquent aussi de manuels et de documents de référence.

Longtemps les professeurs ne purent évoquer que de façon voilée et indirecte certains sujets interdits par la ligne officielle. La détente politique leur permet désormais de traiter ouvertement de la primauté pontificale.

Les restrictions et les difficultés persistent, mais les maîtres et les élèves ont appris à les surmonter. Depuis le début des années 80, plus de cinq cents prêtres ont été formés dans les séminaires de l’Eglise officielle.

Quant aux “séminaires du silence” qui forment des prêtres pour l’Eglise clandestine, leur situation exacte et leur nombre ne sont pas connus. Certains rapports affirment qu’ils ont déjà formé plus de trois cents prêtres. Ces séminaires se trouvent la plupart dans le nord de la Chine. Ne bénéficiant pas de la reconnaissance par le gouvernement, ils risquent la fermeture et la dispersion de leurs élèves.

L’existence précaire de ces établissements, l’absence de programmes d’étude appropriés ne leur permettent pas de dispenser une formation régulière. C’est à cela que le Père Tong attribue les difficultés que les prêtres formés par les “séminaires du silence” rencontrent quand ils entrent en relation avec l’Eglise hors de Chine, difficultés qui les poussent à développer entre eux une ferveur religieuse plutôt subjective.

Néanmoins, conclut le Père John Tong Hon, les prêtres issus des “séminaires du silence” ont un rôle à jouer dans la société chinoise, tout comme ceux qu’ont formés les séminaires officiellement autorisés. Un prêtre de l’Eglise officielle, admis dans le système social, remplit les tâches du pasteur : il donne ses soins spirituels aux fidèles, les conduit à révérer Dieu et à aimer leur prochain. Les prêtres de l’Eglise des catacombes jouent, eux, un rôle de prophètes quand ils se refusent à rejoindre les organisations autorisées par le gouvernement et osent affronter celui-ci pour défendre les droits de l’homme et la liberté religieuse.