Eglises d'Asie

Jiangxi : une retraite de carême interrompue par les autorités locales

Publié le 18/03/2010




Le 18 février 1993, dans le village de Tongyuan, près de Linchuan dans la province de Jiangxi, quatre représentants des autorités locales ont fait irruption dans une maison de prière privée, où une centaine de catholiques réfractaires à l’Eglise officielle achevaient une retraite de trois jours préparatoire au carême.

Les quatre représentants : de la sécurité publique, du Front uni et de l’équipe d’autodéfense du village, – brisent des statues religieuses, emmènent quatre retraitants à la mairie et dispersent les autres. Ceux-ci viennent néanmoins se rassembler autour de la mairie jusqu’à ce que le secrétaire du comité local du parti communiste laisse repartir leurs quatre compagnons.

Deux jours plus tard, un groupe renforcé de responsables locaux et de policiers reviennent au village et se présentent chez les frères Xiong Maoxing et Xiong Donglai dont la maison sert de lieu de culte privé. Comme ces deux catholiques sont absents à cause de leur travail, les officiels perquisitionnent, s’emparent d’objets religieux qu’ils brûlent devant les maisons des deux frères avant d’emmener leurs épouses et un voisin catholique pour interrogatoire.

La femme de Xiong Donglai discute, soutient que si des catholiques qui viennent chez elle volontairement ne peuvent pas prier ensemble, il n’y a pas de vraie liberté de religion. Elle accuse les officiels d’avoir enfreint la loi en perquisitionnant sans mandat et en l’absence des propriétaires.

Linchuan est à 275 kilomètres au nord-ouest de Fuzhou. L’incident a été relaté dans un message transmis hors de Chine dont une copie est parvenue à Hongkong en juin 1993. Un responsable du Front uni de Linchuan a confirmé le 30 juin la réalité de l’incident en expliquant que les catholiques n’ont pas le droit d’organiser chez eux des activités religieuses non autorisées mais doivent aller pour cela dans les églises officiellement approuvées. Le même témoin a dit que les frères Xiong, chefs de la communauté catholique du village, ont depuis lors été « éduqués » au sujet de la politique religieuse du gouvernement, sans avoir subi de punition ou d’amende.

Au dire du père Zhou Shangde, prêtre de paroisse qui appartient à l’Eglise officielle de la région, il y a plus de mille catholiques dans la circonscription de Linchuan, et ceux du village de Tongyuan refusent de rejoindre l’Eglise officielle.

Selon Mgr Jean Wu Shizhen, évêque officiel du diocèse de Nanchang, dans la province du Jiangxi, quatre prêtres clandestins se trouvent actuellement dans la région de Linchuan et de Fuzhou.